4 mars 2025
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28 février 2025
En 24 ans, la gestion du chat de compagnie en milieu rural s'est rapprochée de celle du chat urbain
En 24 ans, le mode de détention des chats de compagnie en milieu rural a fortement changé, et c'est tant mieux pour la gestion des chats errants, indiquent des chercheurs en bien-être animal de la faculté vétérinaire de Copenhague (Danemark) ainsi que des biologistes de la société nationale de protection animale. Ils viennent de dresser le bilan comparant les résultats de deux enquêtes, réalisées en 1998 et 2022 dans une zone rurale et agricole du pays représentative de la campagne danoise. Sur cette période, le nombre de chats détenus par des agriculteurs a fortement reculé, leur accès à l'intérieur du domicile s'est amélioré et la proportion de chats stérilisés et identifiés a nettement bondi. Le “réservoir” représenté par la contribution des chats de compagnie à la reproduction des chats errants a donc nettement diminué, ce qui s'est soldé par « beaucoup moins de chatons nés non désirés, et donc devant être tués »…
Au départ de leur réflexion, le constat qu'il est illusoire de demander à tous les maîtres de chats de compagnie de maintenir en permanence leurs chats à l'intérieur du domicile et/ou d'une zone enclose. Pour « prévenir les flux de chats appartenant à des propriétaires et de leur progéniture vers des populations errantes », la promotion de la « détention responsable de chats de compagnie » a été favorisée. Elle repose sur la stérilisation et l'identification de chaque animal ayant un propriétaire, indépendamment du fait qu'il ait ou non accès à l'extérieur de l'habitation. Une approche qui a réussi de manière précoce en milieu urbain, mais nettement moins développée en milieu rural. Pourtant, depuis 2015, plusieurs publications européennes comme américaines commencent à mesurer un rattrapage des proportions de chats stérilisés et identifiés en milieu rural. Aussi les auteurs ont-ils choisi de repartir d'une étude de 1998 conduite dans une région rurale et agricole du Danemark, de 47 km2.
Dans sa version de 1998, l'enquête comportait aussi 23 exploitations d'élevage (productions animales) à l'extérieur de cette zone mais distantes au plus de 14 km de sa délimitation. Le même questionnaire et les mêmes adresses postales ont été enquêtées en 2022, en adaptant le questionnaire aux nouvelles situations (par exemple changement de destination de bâtiments agricoles en lieux de résidence etc.). L'enquête initiale n'avait alors pas incorporé de questions relatives à l'identification des animaux, aussi les auteurs ont-ils repris les données des deux registres d'identification actifs à l'époque, en limitant la requête aux maîtres habitant dans la zone étudiée. En 1998, un des co-auteurs avait réalisé l'enquête au porte-à-porte (511 visites, dont 467 répondants). En 2022, ce travail a été confié à « deux co-auteurs, accompagnés d'un étudiant » (474 visites, dont 265 répondants). Le questionnaire comprenait, outre la description de l'habitation et du mode de vie du/des chat(s), des questions relatives aux naissances de chatons, et à leur devenir (adoption, don, tués…).
Au bilan, la comparaison des deux enquêtes montre que, dans la zone étudiée :
Lorsqu'ils comparent la proportion de chats ne restant qu'à l'extérieur dans la zone de l'étude par rapport aux résultats d'une enquête nationale de 2021, les auteurs observent que la densité de cette population est représentative de celle des autres zones rurales danoises. Sur la période étudiée, la proportion de chats vivant dans des exploitations d'élevage (productions animales) a été divisée par trois (passant de 335 à 95). Pour les exploitations “de loisir”, cette proportion a été divisée par deux. Possiblement en lien avec l'application croissante de mesures de biosécurité en élevage, mais aussi en lien avec l'accès accru à l'intérieur des domiciles pour les chats. En parallèle, le nombre de chats vivant dans des habitations résidentielles (non agricoles) a doublé, en lien avec le déclin du nombre des exploitations agricoles. Il reste que stérilisation et identification ayant nettement progressé, « cela pourrait représenter une partie importante de l'explication de la chute du nombre de chats errants » dans le pays, puisque cette région est représentative du reste des zones rurales danoises.
Les auteurs sont également satisfaits du recul de la proportion de chatons tués. Pour eux, ces chiffres représentent « clairement une évolution majeure vers une détention plus responsable des chats et cela semble indiquer une aversion croissante pour la mise à mort comme moyen de contrôle de la population ». Ces modifications de comportement des détenteurs ont pu être accompagnées par deux modifications réglementaires : l'interdiction de tuer des chats errants avec une arme à feu (en 2014) et celle rendant impossible de réclamer la propriété d'un chat non identifié. Au bilan, cette étude, unique dans son protocole (reprise d'une même enquête à 24 ans d'écart), confirme que « de plus en plus, les résidents de zones rurales gèrent leurs chats de la même manière que les citadins ».
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