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31 août 2018
Un cas original de pneumatose gastrique chez un chat, d'origine potentiellement iatrogène
Le diagnostic d'une pneumatose gastrique, affection rare chez le chien et le chat (et même chez l'Homme), repose sur des examens d'imagerie médicale. Et c'est bien un scanner abdominal qui l'a finalement confirmé chez un chat, initialement présenté pour vomissements et anorexie, puis douleur et fièvre, et chez qui le bilan sanguin et urinaire était resté presque muet. L'administration de dexaméthasone est suspectée comme facteur ayant favorisé une ulcération de la muqueuse gastrique, cause primaire de la pneumatose. Ce cas jugé inédit par les cliniciens l'ayant pris en charge a fait l'objet d'une publication (en libre accès dans le JFMS Open Reports).
Les possibles causes de pneumatose gastrique – définie comme la présence anormale d'air dans la paroi de l'estomac – sont en effet nombreuses : ulcère, donc, ou nécrose gastrique, traumatisme, corps étranger, infection bactérienne, pancréatite… Elle se manifeste, comme ici, par des signes gastro-intestinaux non spécifiques tels que des vomissements, des régurgitations, une douleur abdominale.
L'animal reçu ici dans un centre de référés britannique (London Veterinary Specialists) est un chat mâle castré de 9 ans, amené d'abord chez son vétérinaire pour anorexie et vomissements observés depuis deux jours. L'absence d'anomalie à l'examen clinique a conduit à prescrire un traitement symptomatique, associant une injection sous-cutanée de maropitant (1 mg/kg) et de dexaméthasone (0,2 mg/kg) et une alimentation diététique (Hill's Prescription Diet° i/d). L'aggravation des symptômes le lendemain, avec l'apparition de douleur et d'hyperthermie, a motivé son référé.
Les analyses sanguines et urinaires réalisées alors n'ont pas beaucoup avancé les cliniciens, révélant seulement quelques anomalies hématologiques (touchant les neutrophiles) et une très légère protéinurie. Un traitement médical de soutien par voie intraveineuse est instauré en attendant les examens d'imagerie (fluidothérapie, maropitant, oméprazole, méthadone).
L'échographie abdominale laisse supposer la présence de plusieurs atteintes : pancréatite, péritonite, ulcération et perforation gastriques, et présence d'air dans l'abdomen. Un fluide sérosanguin, prélevé par abdominocentèse, est trouvé stérile.
Un scanner est donc réalisé sous anesthésie. L'examen thoracique est normal. Mais l'examen abdominal confirme la péritonite, l'ulcération gastrique, la pneumatose de l'estomac et le pneumo-abdomen (voir cliché en illustration) ainsi qu'une atteinte du pancréas (œdème ou pancréatite).
Le traitement d'une pneumatose gastrique est médical ou chirurgical, selon l'étiologie primaire et la gravité. Ici, une perforation et/ou une nécrose de la paroi stomacale sont suspectées. Une laparotomie exploratrice est donc menée. Elle montre des lésions ulcéreuses marquées de l'estomac, mais toutefois sans perforation. Une gastrectomie partielle est réalisée, et le chat est rendu à ses propriétaires après quelques jours d'hospitalisation.
L'analyse histologique des tissus retirés écarte l'hypothèse d'une infection bactérienne (Helicobacter) ou fongique, ou d'une néoplasie, comme origine primaire de l'érosion muqueuse. Après un an, aucune récidive n'est survenue chez l'animal.
La lésion de la muqueuse de l'estomac est l'une des causes de pneumatose gastrique chez l'Homme. Le phénomène s'explique en théorie par le passage dans la paroi de l'air contenu dans la lumière de l'organe, au travers d'une muqueuse intacte ou lésée, sous l'effet de la pression. Des cas associés à l'administration de médicaments, notamment la dexaméthasone, ont également été décrits en médecine humaine. C'est pourquoi pour ce chat, les cliniciens supposent que « l'administration de corticostéroïdes à forte dose, potentiellement combinée à une gastrite préexistante d'origine inconnue, a peut-être entraîné une ulcération gastrique, puis une pneumatose secondaire ».
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