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20 novembre 2020
La lomustine en polychimiothérapie : un « traitement de secours » du lymphome félin
Chez le chat atteint de lymphome de haut grade, lorsque la chimiothérapie de première intention donne des résultats décevants (rémission partielle, récidive), il peut être envisageable de proposer un cocktail alternatif. Dans ce cadre, la lomustine est un candidat intéressant. Mais ses effets indésirables (dépression médullaire) freinent son usage en monothérapie. Sa combinaison avec d'autres molécules est susceptible d'améliorer sa tolérance (elle est utilisée ainsi chez le chien). Encore faut-il l'évaluer : c'est ce qu'ont fait des cliniciens anglais. Et ils en rapportent des résultats encourageants (dans une publication en libre accès du JFMS).
Leur étude, rétrospective, a rassemblé 13 cas, pris en charge à l'hôpital vétérinaire universitaire de Liverpool (entre 2013 et 2018). Les chats présentaient tous un lymphome de haut grade, n'ayant pas répondu à l'un des protocoles de chimiothérapie usuellement suivi en première intention : COP (cyclophosphamide, vincristine, prednisolone) ou CHOP (cyclophosphamide, doxorubicine, vincristine, prednisolone).
Le type (anatomique) du lymphome était indifférent, sa localisation était variable. Dans 3 cas, un traitement de chimiothérapie de seconde intention avait déjà été tenté (épirubicine pour 2 et lomustine seule pour le dernier). Une radiothérapie avait été pratiquée chez un cas de lymphome nasal. Tous ont donc reçu en traitement « de secours » un autre protocole de chimiothérapie, associant la lomustine.
Cette polychimiothérapie de "dernier recours" ici (de seconde voire de troisième intention) combine trois molécules anticancéreuses de différents mécanismes d'action (et types de toxicité) : la lomustine donc (per os), le méthotrexate (IV) et la cytarabine (SC). L'administration complémentaire de prednisolone était possible, au choix du clinicien (11 cas ainsi traités).
Les dosages et le nombre de traitements de chimiothérapie ont été variables, selon le cas et son évolution. Ce nombre est ainsi de 4 en médiane, mais est allé jusqu'à 25 (avec de bons résultats), des variations qui limitent la portée de l'interprétation des résultats.
Pour 4 chats par ailleurs, le cocktail a été réduit à deux molécules au lieu des trois (en raison de la progression de la maladie, amenant finalement à l'euthanasie des animaux). Mais, selon les auteurs, les écarter aurait davantage encore biaisé les résultats, en les améliorant artificiellement.
La réponse au traitement est évaluée suivant les résultats des examens cliniques effectuées, ainsi que des analyses sanguines (hématologie, biochimie), des examens de cytologie ou d'imagerie pratiqués.
Une réponse au traitement est ainsi décrite dans 46 % des cas. Il serait intéressant de l'évaluer désormais dans le cadre d'un traitement de première intention.
Les effets indésirables étaient évalués en suivant les critères de notation proposés par le Veterinary Comparative Oncology Group (grade 1 à 4, de gravité croissante). Des troubles gastro-intestinaux ont été observés chez 6 chats, mais de faible importance (grade 1 ou 2). Six chats ont également présenté une neutropénie – habituelle avec la lomustine –, mais deux de grade 3 et aucun de grade 4. Enfin, une thrombocytopénie est survenue chez deux chats, dont un de grade 3.
Des traitements de soutien (antiémétique par exemple) ont parfois été prescrits. Deux chats ont été hospitalisés, mais « en lien avec l'aggravation du lymphome plutôt que de la toxicité du traitement », précisent les auteurs. Face à l'absence de réponse thérapeutique, ils ont été euthanasiés.
Globalement, les auteurs concluent que la polychimiothérapie suivie semble plutôt bien tolérée. Mais compte-tenu de la nature de l'étude (rétrospective) et des paramètres de suivi, il est possible que les effets secondaires soient sous-estimés ici. Une éventuelle hépatotoxicité, notamment, n'a pas été systématiquement recherchée. Il est parfois complexe, en outre, de distinguer les conséquences du traitement de celles de l'évolution du lymphome.
Exclusion faite des chats encore en vie à l'issue de l'étude, ou décédés d'un autre motif médical (un cas de maladie rénale chronique), la durée de survie à partir de l'initiation du traitement est de 61 jours en médiane, soit environ 2 mois. Cela reste court.
Sans surprise, la rémission est prolongée chez les chats ayant répondu partiellement ou complètement : 307 jours en médiane (10 mois) et jusqu'à 721 pour la plus longue, soit près de 2 ans.
Selon les auteurs, la proportion de réponse à cette polychimiothérapie reste « modeste » (46 %), mais « durable », avec 3 individus survivant plus de 300 jours.
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