16 avril 2025
5 min

Bienvenue sur LeFil.vet
L'accès au site web nécessite d'être identifié.
Merci de saisir vos identifiants de connexion.
Indiquez votre email dans le champ ci-dessous.
Vous recevrez un email avec vos identifiants de connexion.
21 février 2020
Une stratégie de contrôle du poids, même mise en place à l'âge mature, augmente l'espérance de vie du chien
L'obésité impacte négativement l'espérance de vie du chien (et sa survie dans de bonnes conditions de santé). Mais les conclusions les plus intéressantes de cette étude sont que même prises tardivement, c'est-à-dire chez l'animal d'âge mature ou senior, les mesures de contrôle de l'état corporel – pour limiter le surpoids mais aussi la fonte musculaire – seraient bénéfiques sur la longévité.
L'étude en question a suivi l'évolution du poids et de la composition corporelle de près de 40 labradors, jusqu'à leur mort. Elle a déjà fait l'objet de deux publications (voir LeFil du 2 juin 2016 et LeFil du 6 mars 2018). Les résultats d'une nouvelle analyse des données, conjointement menée par des universitaires et vétérinaires de Suède, d'Angleterre, d'Écosse et de Suisse, sont publiés en libre accès dans la revue scientifique Acta Veterinaria Scandinavica.
Cette étude prospective concerne initialement une cohorte d'une soixantaine chiens de race labrador, recrutés dans le cadre d'une étude nutritionnelle (essai clinique pour évaluer un complément nutritionnel mimant une restriction énergétique) financée par le groupe Spectrum Brands (Eukanuba°). Une partie de la cohorte, soit 39 chiens adultes, ont ensuite fait l'objet d'un suivi longitudinal jusqu'à leur mort (à près de 18 ans pour le dernier). L'âge médian du groupe au départ de l'étude était de 6 ans et demi.
Les chiens, tous stérilisés, ont été élevés en chenil dans des conditions de vie similaires. Ils étaient nourris (avec le même aliment pour chien senior) dans l'objectif de conserver un embonpoint normal (score corporel de 3 sur une échelle de 1 à 5, mais une note entre 2 et 4 était admise).
Leur état et leur composition corporels ont été régulièrement évalués jusqu'à leur décès (à l'âge médian de 14 ans) :
L'ostéodensitométrie indique la masse totale, la masse maigre et la masse graisseuse (en kg), ainsi que leur proportion (en %). Le rapport masse maigre sur masse grasse était également calculé.
Les données considérées ici étaient ces mesures aux âges spécifiques de 8, 10 et 12 ans, ainsi que leurs changements sur des périodes de 2 ans (entre 8 et 10 ans, puis entre 10 et 12 ans), pour étudier leur éventuelle influence sur la durée de vie des chiens.
Ceux-ci avaient été classés a posteriori en trois groupes, selon leur durée de vie :
L'étude de l'évolution de la composition corporelle montre que le pourcentage de masse grasse augmente régulièrement avec l'âge, jusqu'à atteindre un plateau. Toutefois, entre 7 et 10 ans, cette augmentation est significativement plus rapide chez les chiens de longévité « attendue » : elle est de +4,2 % par an, contre +3,2 % chez les chiens vivant plus longtemps. Le plateau est également atteint plus rapidement (à 10 ans) que pour les autres groupes de chiens (à 11 ans lors de durée de vie prolongée, et à 12 ans lors de durée exceptionnelle).
Inversement, le pourcentage de masse maigre diminue avec l'âge. Mais à nouveau, le plateau est atteint plus tardivement chez les chiens qui vivent le plus longtemps (longévité « exceptionnelle ») : à 12 ans vs 11 ans dans les deux autres groupes. Voir les courbes en illustration principale.
Le ralentissement de la sarcopénie (fonte musculaire liée à l'âge) est ainsi associé à une meilleure longévité. Et les auteurs de la publication rappellent que « les chiens âgés sont capables de métaboliser les protéines d'origine alimentaire, ce qui permet d'instaurer des mesures diététiques simples pour retarder la sarcopénie ». En pratique, il faut veiller aux apports protéiques dans l'alimentation de ces chiens.
Les résultats montrent aussi l'influence sur la longévité du poids à l'âge de 10 ans, et de l'évolution entre 8 et 10 ans de la masse maigre et de son rapport à la masse grasse. Ainsi, le risque de décès augmente de 19 % pour chaque kg de poids supplémentaire pris à l'âge de 10 ans. Inversement, avoir plus de masse maigre (ou moins de masse grasse) à 10 ans qu'à 8 ans est bénéfique sur la longévité.
Le poids de 32 kg à 10 ans apparaît ici comme une valeur seuil : « quatre des cinq chiens ayant vécu le plus longtemps (>16,6 ans) pesaient moins de 32 kg à 10 ans. Parmi les cinq chiens morts avant 12,6 ans, quatre pesaient 32 kg ou davantage ».
Les auteurs de la publication notent ainsi que le poids du chien au stade mature (10 ans ici) est un bon indicateur de l'espérance de vie. Il est en outre un indicateur « facile à mesurer », plus que la répartition entre masse grasse et masse maigre.
Ils rappellent aussi que les chiens ont été inclus dans l'étude au stade d'adulte mature (5,4 à 8,5 ans, âge médian de plus de 6 ans). Et qu'ils ont suivi un régime alimentaire afin de rejoindre puis de maintenir un poids « optimal ». Ainsi, « la plus longue durée de vie, dans un bon état de santé, observée chez les chiens dans cette étude montre que des efforts même tardifs pour contrôler le poids et la masse grasse sont susceptibles d'avoir un impact positif sur la longévité ».
D'autres paramètres comme la taille, le sexe ou la couleur du pelage, également étudiés, se sont révélés sans influence sur la durée de vie.
16 avril 2025
5 min
15 avril 2025
4 min
14 avril 2025
5 min
11 avril 2025
3 min
10 avril 2025
7 min
9 avril 2025
5 min