18 avril 2025
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Tous les espaces verts ne sont pas contaminés aussi lourdement par des œufs de Toxocara (T. canis et/ou T. cati). Mais ils ont en commun de présenter une zone qui l'est particulièrement : leur entrée. Elle est même plus fortement contaminée que le fameux « bac à sable de l'aire de jeux » des parcs. C'est ce qui ressort d'une étude réalisée par les parasitologistes vétérinaires des universités de Dublin (Irlande) et de Belfast (Royaume-Uni).
L'étude montre aussi que, au moins pour la ville de Dublin, dans la très grande majorité des cas (> 92 %), il s'agit de T. canis. Ainsi « les chiens sont responsables de la majorité des contaminations environnementales » avec les œufs de ces parasites zoonotiques. Pour arriver à ce résultat, les auteurs ont choisi 12 des 66 espaces verts de la capitale irlandaise. Ils ont été sélectionnés pour représenter une diversité de localisation en ville (au nord comme au sud du fleuve) et pour avoir des superficies comparables. Dans chaque parc, les zones où le sol a été prélevé étaient : les entrées, les aires de jeu, les abords des aires de jeu et les zones où des personnes avaient été observées assises sur l'herbe. Pour chacun des types de localisation, deux séries de prélèvements ont été réalisées, si la taille de l'espace vert le permettait (certains n'avaient qu'une aire de jeu, par exemple). Par géolocalisation, une superficie de 15 x 15 m ou de 5 x 20 m était dessinée à l'avance, au sein de laquelle l'endroit où prélever le sol était tiré au sort (10 prélèvements par localisation). Le prélèvement était réalisé avec un plantoir à bulbes, sur 5 cm de profondeur au plus, fournissant environ 50 g de sol. Ces prélèvements ont été poolés par 5, ramenés au laboratoire, où une technique de flottation validée sur les Toxocara a été utilisée (après leur congélation).
Sur les 836 échantillons de sol prélevés, un peu moins de 5 % (4,66 %) contenaient des œufs de Toxocara. Selon les parcs, il y a eu de 0 à 23 % des prélèvements de sol positifs (différence significative entre espaces verts, p<0,001). Deux espaces verts étaient nettement plus contaminés que les autres (0,4 œufs par gramme de sol, OPG, contre de 0 à 0,1 OPG pour les autres) ; trois en étaient indemnes. La proportion de trois espaces verts sur quatre contaminés est retrouvée dans de nombreuses autres études sur ce sujet. En moyenne, il y avait 1 œuf par échantillon positif (médiane à 2,4). La contamination maximale observée est de 15 œufs par prélèvement. Dans leur grande majorité (92,5 %), ces œufs étaient potentiellement infectants (obtention d'une larve mobile). Ce qui « met l'accent sur le risque zoonotique lié au contact avec ces œufs ».
Chaque localisation des prélèvements n'est pas équivalente en termes de niveau de contamination. L'entrée des parcs est le plus souvent, et la plus lourdement contaminée, toutefois il n'y a pas de différence significative avec les aires de jeu. En revanche, l'entrée est significativement plus fortement contaminée (p<0,001) que les abords de l'aire de jeu et que les zones où il est possible de s'assoir dans l'herbe (voir l'illustration principale). Lors de discussion avec les maîtres de chiens fréquentant ces espaces verts, les auteurs rapportent que « souvent l'animal défèque dès l'arrivée au parc », expliquant cette contamination accrue près de l'entrée. Ils suggèrent donc que « les entrées des parcs pourraient être un endroit important à cibler avec des poubelles pour crottes de chiens et une signalisation spécifique ». Pour les aires de jeu, ils soulignent que toutes sauf une étaient encloses par une barrière grillagée et toutes présentaient des panneaux indiquant l'interdiction de présence des chiens… Et aucun œuf de T. cati n'y a été détecté. Explication : « lors de la collecte des échantillons, les auteurs ont vu à plusieurs reprises des propriétaires de chiens accompagnés de chiots dans des aires de jeu clôturées (avec des panneaux indiquant que les chiens sont interdits), ce qui laisse penser que les chiots sont probablement responsables de la contamination ». Il faudra donc trouver « d'autre moyens d'inciter les usages à l'observance » de la signalisation.
Au total, les auteurs ont obtenu 95 œufs de Toxocara, mais ils n'ont pu déterminer l'espèce (par PCR) que pour 39 d'entre eux : il s'agit de T. canis pour 36 et de T. cati pour les trois autres. Ce qui confirme que « les chiens représentent probablement la principale source de contamination de l'environnement en milieu urbain, principalement en raison de leur plus grande densité par rapport aux chats et aux renards, et des volumes plus importants de fèces qui leur sont associés ». Comme les préleveurs ont mesuré l'humidité des sols et noté différents paramètres, les auteurs observent que « aucune différence pour la densité en œufs n'a été observée entre les échantillons de sol humide ou sec, ni entre ceux prélevés à proximité de matières fécales visibles ou en leur absence ». Pour ce dernier point, c'est probablement lié à la longue persistance des œufs dans le sol. Enfin, comme certains préleveurs ont fait du zèle, les auteurs disposaient de 49 crottes de chien (prélevées car à proximité du site tiré au sort pour l'échantillon de sol). Une seule a fourni des œufs de Toxocara (soit une prévalence apparente de 2 %). Cette prévalence est plus faible que celle décrite pour Dublin (6 %) et même en Europe (autour de 10 %). Cela peut être expliqué par le faible nombre de crottes prélevées, et par le risque d'avoir prélevé les excréments d'un même animal (négatif) à plusieurs reprises…
Bien que ce ne soit pas nouveau, les auteurs concluent que, « en Irlande comme dans le monde entier, la contamination généralisée des lieux publics par les œufs de Toxocara sp. représente un risque potentiel pour la santé publique. Des interventions visant à réduire les déjections canines et à prévenir l'excrétion d'œufs par le biais d'une vermifugation régulière des chiens et des chats de compagnie sont nécessaires ».
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