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26 mars 2025
Chirurgie oncologique : éviter de disséminer les cellules cancéreuses, oui mais comment ?
Les cellules cancéreuses sont moins adhérentes au stroma sous-jacent et sont susceptibles de se détacher lors de la manipulation de la tumeur, notamment à l'occasion d'une chirurgie, pouvant alors venir coloniser des sites distants. Des cas de telles disséminations ont été rapportés en médecine humaine comme vétérinaire, notamment suite à des laparoscopies, des biopsies, des prélèvements par aspiration ; dans le cadre de cancers de la vésicule biliaire en particulier.
Les instruments chirurgicaux et les gants du chirurgien pourraient également être des vecteurs de dissémination, bien que des cas de développement de tumeurs secondaires à ce processus n'aient pas été documentés (la présence de cellules tumorales sur ces supports l'est). En prévention toutefois, il est ainsi d'usage en chirurgie humaine de changer de gants et/ou de matériel opératoire en cours d'intervention pour l'exérèse ou la résection d'une tumeur.
Qu'en est-il en pratique vétérinaire ? C'est pour y répondre qu'une enquête a été proposée par des enseignants-chercheurs de l'école vétérinaire d'Édimbourg en Écosse.
Le questionnaire – à 21 questions – a été diffusé en ligne, sur des forums vétérinaires et auprès des spécialistes en chirurgie vétérinaire (diplômés de l'ECVS). Les répondants devaient pratiquer régulièrement des chirurgies oncologiques.
Un total de 194 réponses exploitables a été recueillie. Les répondants présentaient des expertises différentes (années de pratique, niveau de spécialisation), exerçaient dans différents types d'établissements (depuis la clinique mixte jusqu'au centre de référé) ; la proportion de chirurgies oncologiques dans leur activité variait de moins de 10 à plus de 90 %.
Les 4 premières questions de l'enquête portaient sur l'avis du vétérinaire sur le risque de dissémination locorégionale des cellules cancéreuses via le matériel opératoire ou les gants, avec la possibilité d'une récidive tumorale. Et les réponses montrent qu'une majorité (les trois-quarts environ) pense effectivement que ce risque existe.
Cet avis n'est pas influencé par le profil du vétérinaire, en revanche, il est lié aux pratiques mises en œuvre en prévention.
En effet, une large majorité des vétérinaires prennent ce risque en considération :
Anecdotiquement, certains répondants expliquent ne pas le faire lors d'exérèse large car ils interviennent alors en zone saine, ou d'exérèse en bloc sans lésion de la capsule tumorale.
Le changement de gants et/ou d'instruments en routine est plus fréquent chez les vétérinaires expérimentés, spécialisés, exerçant en centre de référé (mais ces paramètres sont liés) ; il n'y a pas de différence en revanche chez ceux qui pratiquent le plus souvent ces chirurgies.
Des mesures pour protéger les bords de la plaie opératoire sont moins fréquentes : prise par 35 % des répondants lors de chirurgie ouverte et par 62 % lors de laparoscopie. Une marge de progrès semble ainsi possible, selon les auteurs.
Les méthodes, lorsque mentionnées, sont variées, avec l'usage d'un sac protecteur pour la sonde de laparoscopie par exemple (du commerce ou fait-maison avec un doigt de gant), le lavage du site chirurgical, la séparation des instruments utilisés sur la table, ou la récupération de la pièce d'exérèse dans un sac spécifique lors de chirurgie ouverte…
Le risque lié aux gants et aux instruments n'est pas scientifiquement prouvé. Et 98 % des répondants se disent intéressés par l'établissements de telles données.
À 82 %, et indépendamment de leur profil, ils se déclarent prêts à changer leurs pratiques à la lumière de ces données. À l'inverse, 5 % expliquent qu'ils n'adapteront pas leurs méthodes (même si les risques sont scientifiquement étayés). Mais il s'agit le plus souvent de praticiens qui adoptent déjà des mesures préventives. Et la procédure peut varier selon le type de tumeur et d'intervention (exérèse en marges saines par exemple).
Finalement, les auteurs relèvent que la communauté vétérinaire est globalement prête à suivre de nouvelles recommandations dirigées par l'evidence-based medicine (médecine factuelle). Encore faut-il désormais mener de nouvelles études pour proposer une conduite à tenir et des procédures standardisées.
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