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19 octobre 2023
Anémie immunitaire des précurseurs : le pronostic reste réservé chez le chat malgré une bonne réponse au traitement immunosuppresseur
L'anémie immunitaire centrale ciblant les précurseurs (PIMA pour precursor targeted immune-mediated anemia) est une maladie peu courante dans l'espèce féline. Sur une période de 11 ans, 30 cas ont été recensés dans une clinique de référés britannique, permettant d'évaluer son pronostic, lequel demeure plutôt réservé.
La PIMA est une anémie non régénérative persistante, secondaire à un défaut d'érythropoïèse. C'est une maladie à médiation immune, caractérisée par la destruction des cellules de la lignée rouge dans la moelle osseuse.
Sur la période d'étude (2010-2021), la clinique Dick White Referrals (à côté de Cambridge en Angleterre) a recensé 30 cas disposant d'un dossier médical complet (en termes de diagnostic, traitement et suivi). Les chats devaient présenter une anémie non-régénérative persistante, modérée à grave (hématocrite < 25 %, réticulocytes < 60 x 109/l). Une éventuelle anémie secondaire (à une maladie infectieuse comme les rétroviroses ou à un traitement) était un motif d'exclusion.
Dans ce groupe, 63 % des animaux étaient des chattes, ce qui montre une prévalence statistiquement plus élevée de la maladie chez les femelles que chez les mâles (rapporté aux nombres de cas pris en charge dans l'établissement sur la période), ce qui n'avait pas été décrit. Une surreprésentation des chiennes atteintes de PIMA est également rapportée. La prévalence globale de la maladie chez le chat est ici de 0,3 %.
Les chats sont jeunes (âge médian de 24 mois). Ils sont présentés pour léthargie, anorexie, perte de poids, parfois pica et collapsus.
Les analyses sanguines révèlent généralement une anémie sévère (hématocrite < 15 %), observée dans 83 % des cas (25/30). Une cytopénie est associée à 60 % (18/30), le plus souvent une thrombocytopénie et une neutropénie.
Une légère cardiomégalie a été observée chez 9 chats, mais sans myocardiopathie suspectée à l'échographie. D'autres anomalies à l'examen abdominal sont irrégulièrement observées : adénomégalie, hépatomégalie, splénomégalie, épanchement.
Le myélogramme révèle une hyperplasie érythroïde à 80 % (24 cas sur les 30), une hypoplasie érythroïde à 13 % (4 cas) et une aplasie pure des globules rouges à 6 % (2 cas).
La plupart des chats (26 soit 86 %) ont reçu une transfusion sanguine, renouvelée dans 12 cas. L'un des chats (présentant un hématocrite de 3 %) n'y a pas survécu, il est décédé d'un arrêt cardiaque.
Chez tous les autres, une corticothérapie à base de prednisolone à dose immunosuppressive a été mise en place, seule (26 cas) ou associée à la ciclosporine (3 cas). Un antiagrégant plaquettaire a été ajouté chez 2 chats (aspirine ou clopidogrel).
4 chats sont morts en cours d'hospitalisation (arrêt cardiaque ou euthanasie), puis 3 dans le premier mois suivant leur sortie (euthanasie pour cause de récidive de l'anémie), ce qui porte le taux de mortalité à court terme à 23 %.
Parmi les 23 chats restants, 3 n'ont pas répondu au traitement. Une réponse, traduite par la régénération des réticulocytes (> 60 x 109/l), a été observée chez 20 chats (soit 67 %), après un délai médian de 13 jours. Mais parmi ces derniers, une normalisation de l'hématocrite a été atteinte chez seulement 18 (soit 60 %), après un délai médian de 28 jours. Les deux derniers ont été euthanasiés faute de rétablissement. Ce taux de réponse est plus faible qu'escompté.
La gravité initiale de l'anémie ou la présence d'une cytopénie ne sont pas associées à l'absence de réponse au traitement.
Le traitement a pu être stoppé chez 8 chats (44 %), après un délai médian de 200 jours. Mais une rechute (diminution de l'hématocrite) a été observée dans 5 de ces 8 cas, 224 jours en médiane après l'arrêt du traitement, nécessitant sa reprise.
Parmi les 10 chats chez lesquels le traitement n'avait pas été stoppé, 11 ont également rechuté, motivant une modification du protocole thérapeutique.
Le taux de récidive atteint ainsi 77 % (14/18), ce qui est plus élevé qu'attendu d'après les résultats d'autres études. Le renouvellement ou l'adaptation du traitement a alors été bénéfique à 76 % (normalisation de l'hématocrite), montrant qu'une rechute n'altère pas nécessairement le pronostic.
La durée de survie médiane après le diagnostic est de 140 jours (voir figure en illustration principale).
10 chats étaient encore en vie à la fin de la période d'étude. Chez les 20 décédés, 18 sont morts en lien avec la maladie.
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