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22 juin 2020
Le vaccin équin Equip° Rotavirus autorisé en France. Draxxin° se marie au kétoprofène dans Draxxin° KP
L'Agence française du médicament vétérinaire (Anses-ANMV) vient de diffuser sa lettre mensuelle de juin 2020 avec deux nouveautés de Zoetis qui méritent d'être signalées avant même qu'elles ne soient commercialisées en France.
Le vaccin Equip° Rotavirus de Zoetis est déjà autorisé depuis 2008 dans d'autres pays de l'Union européenne (Royaume-Uni, Irlande, Allemagne, Espagne, Italie, Suède…), mais jusqu'à présent pas en France. Il était toutefois, selon l'Avef, l'Association des vétérinaires équins de France, fréquemment importé légalement (après avoir obtenu l'autorisation d'importation de l'Anses-ANMV) ou illégalement (directement par les éleveurs).
L'Avef avait estimé qu'environ la moitié des gros haras de pur-sang utilisent déjà ce vaccin en vue de prévenir les diarrhées à rotavirus des poulains. Cette vaccination est donc déjà importante. L'AMM accordée par l'agence française à ce vaccin est ainsi la bienvenue pour la filière équine.
Les diarrhées à rotavirus sont rarement mortelles si le poulain est correctement réhydraté. Mais ces virus, résistants plusieurs mois dans le milieu extérieur, sont très contagieux. Jusqu'à 70 % des poulains d'un élevage peuvent présenter cette diarrhée aqueuse et profuse à rotavirus. C'est d'ailleurs la principale cause des diarrhées infectieuses chez les poulains. Ces rotavirus sont présents dans 80 % des diarrhées des poulains, parfois en association avec d'autres pathogènes. Le vaccin Equip° Rotavirus était donc connu par certains vétérinaires équins pour prévenir ces diarrhées dans les haras avec de gros effectifs de poulinières.
Le vaccin inactivé et adjuvé se présente sous la forme d'une seringue préremplie unidose (1 ml) contenant la souche H2 du rotavirus équin de sérotype G3 et P12. Les rotavirus équins appartiennent à différents sérotypes G et P. Les plus fréquemment isolés sont les sérotypes G3, G14 et P4 selon le professeur Étienne Thiry (article publié en 2006).
Le protocole prévoit de vacciner les juments à chaque gestation par trois injections IM à un mois d'intervalle aux 8ème, 9ème et 10ème de gestation. La dernière injection est programmée un mois avant la date présumée du poulinage. La durée moyenne de gestation d'une jument est de 11 mois (entre 10 et 12 mois). Le transfert passif d'anticorps au poulain nécessite l'ingestion du colostrum de la mère vaccinée pour prétendre réduire le risque de diarrhée causée par un rotavirus équin.
Les Ac d'origine maternels contre le rotavirus équin persistent chez le poulain jusqu'à l'âge de 2 mois. À partir de 3 mois, les poulains sont moins sensibles à ces virus.
Les effets indésirables, courants pour un vaccin inactivé et adjuvé, sont observés chez les juments avec de « très fréquentes (> 10 %) hyperthermies (≥ 1,8 °C) pendant 2 jours (maximum) » et de « fréquentes (1 à 10 %) réactions locales transitoires au point d'injection pendant 1 à 2 jours ».
Zoetis vient aussi d'obtenir une AMM pour Draxxin° KP, une solution injectable originale pour bovins combinant son antibiotique macrolide « one shot », la tulathromycine (Draxxin°), et un AINS : le kétoprofène. C'est la première fois en France qu'un macrolide est associé à un AINS dans une formulation injectable destinée au traitement des infections respiratoires des bovins en une seule injection.
Cette AMM intervient alors que les premiers génériques de Draxxin° sont autorisés depuis quelques semaines, voire quelques mois, mais pas encore commercialisés.
Le nouveau Draxxin° KP concurrencera aussi d'autres associations d'antibiotiques + AINS injectables pour bovins, comme, entre autres :
Draxxin° KP est une solution injectable à 100 mg/ml de tulathromycine et 120 mg/ml de kétoprofène dans une formulation en excipients identique ou proche à celle de Draxxin° 100.
L'association est indiquée chez les bovins comme traitement des infections respiratoires à Mannheimia haemolytica, Pasteurella multocida, Histophilus somni et Mycoplasma bovis. L'AINS permet surtout de lutter contre la fièvre et les signes cliniques des bovins malades. L'association avec un AINS n'est donc pas indiquée en métaphylaxie comme peut l'être la tulathromycine seule. Mais cet usage n'est pas contre-indiqué non plus selon le résumé officiel des caractéristiques du produit (RCP). Draxxin° KP ne reprend pas non plus l'indication de Draxxin° contre la kératoconjonctivite infectieuse bovine à Moraxella bovis.
Les posologies correspondent à celles habituelles pour la tulathromycine (2,5 mg/kg) et le kétoprofène (3 mg/kg) utilisés seuls. Comme pour Draxxin°, une seule injection SC est donc recommandée à 1 ml/40 kg.
Pour la tulathromycine, les deux formulations Draxxin° KP et Draxxin° sont bioéquivalentes. Le profil cinétique n'est pas vraiment modifié par l'ajout du kétoprofène dans la formulation. Le pic plasmatique (0,4 mcg/ml) est un peu plus faible et atteint en 3 heures. La demi-vie d'élimination est de 85 heures.
Pour le kétoprofène, le profil cinétique est de type flip-flop : la vitesse d'élimination est en effet plus rapide que la vitesse d'absorption depuis le point d'injection. Le pic plasmatique (2 mcg/m) est atteint en 4 heures. La demi-vie terminale du kétoprofène est estimée à 6,8 heures (et correspond à la lente absorption depuis le point d'injection). Par rapport aux solutions injectables de kétoprofène seul, l'absorption est donc plus lente et la demi-vie d'élimination plus longue. Le kétoprofène est un mélange racémique de deux énantiomères, S(+) et R(-) avec, in vitro, l'énantiomère S(+) 250 fois plus actif que l'énantiomère R(-). Chez les bovins, 31 % de l'énantiomère R- est transformé en S-kétoprofène plus actif après une injection IV.
Le temps d'attente viandes est toutefois allongé à 50 jours (au lieu de 22 jours pour Draxxin°) avec la même contre-indication chez les laitières moins de deux mois avant la mise-bas.
Logiquement, les contre-indications, les précautions et les effets indésirables de l'association reprennent à la fois celles de la tulathromycine (Draxxin°) et celles du kétoprofène et des AINS en général. Ainsi, il est mentionné comme effets indésirables des « réactions locales très fréquentes [≥ 10 %] pouvant persister pendant un mois » comme pour Draxxin° et, « comme pour tous les AINS », un risque « d'intolérance gastrique ou rénale ».
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