29 avril 2025
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L'alimentation des carnivores domestiques à base de viande crue (régime BARF) n'est pas sans risques. Risque de déséquilibre de la ration et de carences alimentaires, surtout chez le chien. Mais aussi risque sanitaire, lié aux conditions de préparation et de conservation de la viande. La survenue de deux cas de salmonellose clinique chez des chats nourris à base de poulet cru congelé vient appuyer la réalité de ce risque, aggravé par sa dimension zoonotique. Leur description vient d'être publiée en libre accès dans BMC Veterinary Research.
Le régime BARF (biologically appropriate raw food) consiste à nourrir l'animal à base de viande, fruits et légumes crus. Il est choisi par effet de mode ou par conviction, par des propriétaires rejetant le petfood industriel et/ou recherchant une alimentation "naturelle", ou présumée comme telle, pour leur animal. La popularité de ce régime ne fait qu'augmenter en Europe (voir LeFil du 12 décembre 2016).
Les personnes qui l'adoptent sont souvent très motivées dans leur démarche. D'où l'intérêt de pouvoir les alerter des risques encourus à partir d'exemples concrets, afin d'en favoriser la prévention. Les adeptes du raw feeding (alimentation exclusivement à base de viande et abats crus) sont autant concernés.
La possibilité d'une contamination de l'aliment par des parasites ou bactéries pathogènes est en effet augmentée par l'absence de cuisson ou stérilisation des ingrédients utilisés, qu'ils soient frais ou congelés. Deux cas de salmonellose septicémique fatale ont déjà été rapportés aux États-Unis, chez des chats nourris avec une ration ménagère préparée avec du bœuf cru (dans une publication de 2003). La bactérie avait été isolée dans la viande utilisée.
Les deux cas nouvellement décrits, à Venise en Italie, sont des chattes vivant ensemble : mère et fille. Elles sont habituellement nourries avec une ration ménagère et des croquettes. La plus âgée (8 ans) a présenté la première des symptômes gastro-intestinaux (anorexie, perte de poids importante, vomissements, diarrhée hémorragique) associés à une léthargie et un était de faiblesse générale. L'historique médical de l'animal (troubles digestifs et hépatiques) a retardé la consultation vétérinaire, qui a mis en évidence diverses anomalies : hyperthermie, déshydratation, augmentation des rythmes cardiaque et respiratoire, ascite, adénomégalie, gingivite. L'examen sanguin a également révélé une leucocytose, une augmentation des marqueurs hépatiques et une baisse de l'albumine, du calcium et des folates circulants. Hospitalisée, la chatte est réhydratée et reçoit des traitements antibiotique et antiparasitaire.
Mais la seconde, âgée de 6 ans, est également amenée en consultation 4 jours plus tard pour des symptômes similaires (moins marqués toutefois). Elle sera hospitalisée et traitée – avec succès – de la même manière que la première.
C'est en recherchant l'origine de l'infection intestinale suspectée que le vétérinaire apprend que le propriétaire a donné aux deux chats un aliment du commerce à base de viande crue (poulet) acheté sous forme congelée sur Internet.
L'examen par PCR de selles fraîches prélevées sur le second chat révèle alors la présence de Salmonella sp. et de toxines clostridiennes (toxines A de Clostridium perfringens). Face à ces résultats, une analyse des aliments distribués (croquettes et ration crue congelée) est également menée. Elle montre la présence de salmonelles (S. Typhimurium groupe B) dans le produit congelé (mais pas dans les croquettes).
La salmonellose est une maladie peu fréquente chez le chat. Une excrétion de salmonelles dans les fèces est insuffisante pour en établir le diagnostic. Ici toutefois, la détection des bactéries dans l'aliment, le tableau clinique compatible avec la maladie et l'absence d'autres agents étiologiques (à l'exception des toxines clostridiennes, mais dont le rôle pathogène est incertain) le rend « hautement probable », selon les auteurs de la publication (le praticien traitant et des universitaires de la faculté vétérinaire de Bologne).
De même, les bactéries fécales n'ont pas été isolées et sérotypées. Ce qui empêche d'affirmer avec pleine certitude que l'aliment cru congelé est à l'origine de l'infection des chats. S'agissant toutefois d'animaux ne sortant pas et sans contact avec d'autres, sa mise en cause comme source d'exposition est la plus vraisemblable.
La présence de salmonelles dans les aliments de type BARF du commerce apparaît fréquente (21 % d'après une étude canadienne), et encore davantage lorsqu'ils contiennent de la viande de poulet.
Au-delà du danger pour le chien ou le chat qui les consomme, le risque zoonotique potentiel est pointé du doigt, pour les personnes qui les manipulent ou qui sont en contact avec l'animal : une augmentation de l'excrétion de salmonelles chez les chiens nourris à base d'aliments crus a été rapportée.
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