9 janvier 2025
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Le syndrome de Noé, l'accumulation d'animaux au domicile d'un personne qui finit par être dépassée – entre autres par ce qu'elle prend pour de la compassion alors qu'il s'agit au final de négligence, voire de maltraitance animale – est spectaculaire, mais peu exploré. Afin de collecter des données statistiquement fiables sur le syndrome de Noé, la Fédération allemande du bien-être animal (Deutsche Tierschutzbund) a lancé une enquête interdisciplinaire sur les cas traités par les services officiels comme associatifs. Extraits.
Alors que l'hébergement de huit chiens peut déjà être indicatif d'un possible syndrome de Noé (animal hoarding en anglais), la posession de huit oiseaux d'ornement peut être tout à fait adaptée à l'espèce. Le syndrome de Noé est surtout caractérisé par le fait que le propriétaire ne s'occupe fournit pas les soins adéquats aux animaux qu'il héberge, et ne respecte pas les normes minimales en matière d'élevage, de nutrition, d'hygiène ni de soins vétérinaires. Le syndrome se caractérise également par la multiplication incontrôlée et la négligence envers les animaux. Lors de l'intervention, des animaux gravement malades, blessés voir morts sont souvent découverts, en lien avec de mauvaises conditions d'hygiène et des conflits inter-espèces. En raison de maladies mentales sous-jacentes, les propriétaires ne sont pas en mesure d'admettre qu'ils négligent les animaux.
Sur 2023, un total de 115 cas d'animal hoarding ont été enregistrés par la fédération allemande de protection des animaux (Deutscher Tierschutzbund), avec un total de 6 691 animaux saisis. Cela représente une augmentation de plus de 50 % par rapport à 2022, pour ce pays de près de 85 millions d'habitants. Il n'est pas clair si cette augmentation est due à une croissance réelle de la prévalence du syndrome. Il se pourrait aussi qu'il y ait une sensibilisation accrue du public au sujet, ainsi qu'un intérêt plus important des médias. Sur la période étudiée, 1 930 chats ont été concernés pour un total de 59 cas (51,3 % des interventions). En deuxième place (36,5 %) le chien, avec 716 individus. Cependant, avec 3 346 individus , les petits mammifères tels que les rats et souris de compagnie était l'espèce le plus souvent détenue en nombre. Un animal sur deux ainsi « collectés » est un petit mammifère, ce qui s'explique, entre autres, par un cycle de reproduction plus court, entraînant une augmentation exponentielle des effectifs.
Lorsqu'ils sont détenus par une personne souffrant du syndrome de Noé, les animaux vivent souvent longtemps dans des conditions d'hygiène précaires et non conformes aux besoins de leur espèce. De plus, dans la plupart des cas, les animaux ne sont ni stérilisés ni séparés par sexe, de sorte qu'ils se reproduisent de manière incontrôlée et hors d'un cadre sanitaire, nutritionnel et de bien-être adéquat. Ce qui favorise la propagation des maladies infectieuses ainsi que la pression concurrentielle et les conflits entre congénères pour des ressources telles que la nourriture, l'eau potable et les lieux de repos. Ces animaux souffrent aussi souvent des maladies héréditaires liées à la consanguinité, ainsi que des troubles du comportement. Cela ne facilitera pas leur adoption après l'intervention (qui vise à les placer en refuges, lorsque la place est disponible), et contribue ainsi à la pression sur les structures qui finissent par accepter ces animaux.
Les signes cliniques le plus fréquemment rapportés en 2023, concernaient les voies respiratoires (53,8 %). Viennent ensuite les signes gastro-intestinaux, la malnutrition et les blessures et plaies. Un grand tiers des animaux (36,5 %) souffraient de démangeaisons et 32,7% ont été découverts déshydratés. En dernière place, avec 21,1 %, figurent les signes cardiovasculaires. Dans la grande majorité des cas (88 %), des ectoparasites (puces et/ou tiques) ont été détectés. Dans 64 % des cas, les animaux ont été infectés par des endoparasites tels que les vers ronds ou les ténias, et dans un peu plus d'un quart des cas (28 %), des mycoses ont été diagnostiquées. D'autres affections sont aussi trouvées dans une grande partie des cas (46 %) : maladies des yeux, des dents ou des gencives, du système squelettique (jusqu'aux fractures), du coryza (chez le chat), des phénomènes consanguins (malformations), ainsi que des anomalies comportementales (qui se révèlent souvent après le placement). Les rapport estiment que ces négligences sont la cause de la mort de centaines d'animaux chaque année.
Les personnes souffrant du syndrome de Noé vivent souvent retirées et socialement isolées. C'est pourquoi les offres d'aide pour les humains et les animaux n'ont généralement lieu que lorsque des personnes extérieures (voisinage, famille) prennent conscience de la situation, par exemple en raison des odeurs ou du bruit. Ainsi, les cas ne sont souvent que rapportés tardivement. Et les témoignages de voisins ne donnent lieu à des contrôles que dans près d'un cas sur six (15,6 %). Dans moins d'un cas sur dix (9,6 %), les personnes concernées se sont signalées elles-mêmes, ou ont été signalées par leur entourage direct. Ce qui est typique puisqu'elles n'arrivent pas à bien évaluer leur situation ni celle des animaux de manière réaliste et s'isolent de leurs semblables. Même avoir été prises en charge par les autorités, les personnes en question rechutent dans la plupart des cas et acquièrent à nouveau des animaux dès après l'intervention qui avait saisi ceux qu'elles avaient accumulé jusque-là. Car la compréhension des effets négatifs sur eux-mêmes et sur les animaux concernés est limitée. Le rapport présente une partie fournie sur les aspects psychosociaux de ce syndrome.
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