8 janvier 2025
4 min
Bienvenue sur LeFil.vet
L'accès au site web nécessite d'être identifié.
Merci de saisir vos identifiants de connexion.
Indiquez votre email dans le champ ci-dessous.
Vous recevrez un email avec vos identifiants de connexion.
7 janvier 2025
Il y a deux populations de chiens à hémangiosarcome. Celle qui ne survit pas à la découverte, et celle qui survit (un peu) plus longtemps
L'analyse rétrospective des dossiers médicaux de 788 cas d'hémangiosarcome canin, détectés chez des praticiens généralistes britanniques, montre que l'espérance de vie médiane est de… 9 jours. Bien sûr, les chiffres doivent être modulés en fonction de la localisation de la tumeur : les formes cutanées sont résecables et essaiment moins que les autres formes. Toutefois, l'agressivité de ces tumeurs fait que des métastases sont souvent déjà présentes au moment du diagnostic initial, et de nombreux facteurs ont été identifiés comme pouvant influencer la durée de survie (localisation, race, présence de métastases), mais dans leur revue de la littérature les auteurs ne recensent que six études, sur un nombre d'animaux limité.
Pour tenter d'avoir une puissance statistique plus importante, les épidémiologistes vétérinaires britanniques ont donc utilisé les données de VetCompass, qui recense 2,2 millions de dossiers médicaux de chiens au sein de 900 structures vétérinaires en 2019. Ils ont extrait les premières consultations présentant une suspicion d'hémangiosarcomes (n=4 997), puis ont repris individuellement chaque dossier à la recherche des cas confirmés (n=788) et en excluant ceux survenus avant 5 ans d'âge. Les données démographiques (âge, sexe/stérilisation, race, etc.) de ces cas ont également été analysées, ainsi que les traitements et – bien sûr – la date du décès (euthanasie ou non), avec un arrêt des données au 31 décembre 2023. Pour les formes viscérale, les auteurs se sont contentés de noter la présence de tumeurs sur la peau, la rate, le foie ou le cœur, sans s'attacher à déterminer s'il s'agissait de la néoplasie primaire ou d'une métastase. Les métastases à d'autres localisations étaient aussi retenues. Cette étude a été mise en ligne sous forme de manuscrit, et doit encore faire l'objet d'une relecture par les pairs pour être publiée par une revue scientifique.
Les 788 cas documentés permettent de retenir les données suivantes :
La taille médiane de la tumeur notée dans le dossier est de 6 cm de diamètre, et dans un tiers des cas (35 %), une exérèse de la tumeur a été tentée (la splénectomie représente près de deux tiers de ces interventions). Lorsqu'aucune intervention n'est entreprise, des soins palliatifs (analgésie, corticoïdes) sont mis en œuvre dans 13 % des cas. Une chimiothérapie n'est tentée que dans 5,3 % des cas.
L'étendue des durées de survie est trompeuse : de 0 à 1 789 jours… Mais la durée médiane de survie est de 9 jours : la moitié des cas sont morts dans les 9 jours suivant la découverte de l'affection, et pour la plupart par euthanasie (92,3 % des décès). C'est particulièrement le cas à la découverte de la néoplasie : 48,4 % des cas ont une durée de survie d'au plus un jour. Face à ces chiffres, les auteurs ont réalisé une analyse statistique pour identifier les deux populations de chiens (ceux survivant à la découverte de l'hémangiosarcome et ceux n'y survivant pas). Ils observent que :
Il reste que 12 % des cas ont une durée de survie d'un an, et sans surprise il s'agit en majorité d'hémangiosarcomes cutanés (35 % des survivants à un an, durée médiane de survie de 119 jours). C'est lié à la facilité d'accès à la tumeur pour son exérèse, mais aussi au fait que cette forme métastase plus rarement que les formes viscérales (3 % des survivants à un an avaient une forme cardiaque). Les durées médianes de survie des localisations cardiaque (0 jours) et splénique (4 j) sont plus faibles que dans la littérature, et les auteurs proposent que ce soit lié au fait que les publications portent sur des cas suivis par des spécialistes, alors que VetCompass recense les consultations généralistes. Lorsqu'ils éliminent de l'analyse statistiques les cas décédés dans les 24 h suivant le diagnostic, les auteurs obtiennent les facteurs de risque suivants :
Sans parler de pronostic, qui reste sombre pour les hémangiosarcomes, les auteurs estiment que ces éléments permettront aux praticiens généralistes de « fournir des estimations de durée de survie plu adaptées à la localisation des tumeurs ». Ils mettent aussi en garde contre les prophéties autoréalisatrices : « l'opinion courante selon laquelle le pronostic de l'hémangiosarcome est extrêmement sombre pourrait favoriser une euthanasie fréquente au moment de la consultation initiale et conduire ainsi à de faibles durées de survie ». Leur analyse statistique ne peut totalement exclure ce cas de figure.
8 janvier 2025
4 min
6 janvier 2025
5 min
3 janvier 2025
6 min
2 janvier 2025
6 min
23 décembre 2024
7 min