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31 janvier 2024
Maladie d'Addison : un fort sur-risque inattendu chez les chiens stérilisés, surtout les mâles
Pour cette étude américaine, les auteurs (du collège de médecine vétérinaire du Minnesota) ont choisi 2 races de chiens – le caniche et le chien d'eau portugais – pour évaluer les facteur environnementaux associés à la maladie d'Addison. Cet hypoadrénocorticisme primaire est une endocrinopathie à médiation immunitaire dont la prévalence reste peu élevée (entre 0,6 et 0,31 %), sauf dans certaines races dont… le caniche le chien d'eau portugais. La prévalence atteindrait 8 à 10 % chez ces chiens selon les études.
Une origine génétique est probable et plusieurs variants géniques ont été associés à la maladie. Mais une étiologie plus complexe impliquant potentiellement des facteurs environnementaux est suspectée, motivant cette étude. Chez l'homme, l'exposition à certains composés (tabac, pesticides, additifs alimentaires…) est associée aux maladies auto-immunes.
L'étude s'est basée sur une enquête largement diffusée aux propriétaires de chiens de ces deux races, aux USA et au Canada. Le questionnaire comportait jusqu'à 60 questions, recueillant des informations sur les données démographiques du chien et son historique médical, son alimentation, ses traitements (antiparasitaires en particulier), son lieu et son environnement de vie (type d'habitation, en zone urbaine, suburbaine ou rurale, etc.), les contacts avec d'autres animaux et l'exposition à des substances toxiques ou à des polluants, dans l'habitation (tabac, encens, nettoyants textiles, insecticides…) comme à l'extérieur (pesticides par exemple). Le lieu d'habitation a permis d'étendre les informations à la qualité de l'air, de l'eau et du sol (présence voisine d'un site industriel par exemple).
Sur une période d'un an, environ 5 000 réponses exploitables ont été recueillies : 358 chiens atteints de la maladie, soit 7 %, et 4 689 chiens non atteints (témoins). Les chiens d'eau portugais représentent 15 % des cas, et 3 % des témoins.
Les chercheurs souhaitaient évaluer surtout les paramètres environnementaux potentiellement liés à la maladie, mais la stérilisation du chien s'est révélée être la variable la plus fortement associée, en termes de risque relatif et de significativité. Plus de 90 % des chiens malades étaient stérilisés, contre 64 % des chiennes et 58 % des mâles du groupe témoin.
En ne considérant que les chiens âgés de plus de 2 ans (pour écarter les plus jeunes, nécessairement intacts), la différence reste fortement significative. Par comparaison aux chiens entiers, les mâles castrés présentent un sur-risque nettement plus important que les femelles stérilisées (odds ratio de 6,6 et de 3,6, respectivement ; de 6,0 et 2,5 dans l'analyse multivariée, respectivement).
La stérilisation avait déjà été identifiée comme un facteur de risque de maladie d'Addison, mais pas dans ces proportions, en particulier chez les chiens mâles. L'effet race reste toutefois à évaluer.
Les analyses des données ont donc tenu compte de ce facteur. Elles identifient une série de paramètres environnementaux associés à un sur-risque de maladie, mais qui reste faible : vivre en milieu rural (ou en ferme), consommer un aliment en boîtes (versus croquettes ou ration crue), fréquenter une pelouse traitée aux engrais. La présence de comorbidités est également plus fréquente chez les chiens atteints de maladie d'Addison.
Selon les auteurs, la faiblesse de ces associations en limite l'intérêt pratique. Des études longitudinales pourraient en valider la pertinence.
Face à ces observations, l'étude a alors été étendue au sous-groupe de chiens stérilisés (mâles et femelles) afin de déterminer le délai entre stérilisation et diagnostic de la maladie. Un questionnaire supplémentaire a recueilli des données exploitables pour 362 chiens : 104 atteints de maladie d'Addison (61 chiennes et 43 chiens mâles), et 258 témoins.
Près de 8 cas sur 10 (82/104) – 88 % des mâles et 72 % des femelles – avaient été stérilisés avant le diagnostic de la maladie. Le délai entre stérilisation et diagnostic est de 18 mois en médiane, 15 mois pour les femelles et 21 mois pour les mâles. Cette longue durée exclut a priori l'hypothèse que l'intervention puisse favoriser l'expression clinique d'une maladie d'Addison sous-jacente, notamment la survenue d'une crise addisonnienne. Le lien de cause à effet, s'il existe, reste donc à découvrir.
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