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27 juin 2022
Aspergillose nasosinusienne : validation de la PCR sur écouvillon profond pour le diagnostic ou le suivi des chiens
Pour évaluer l'intérêt de différentes PCR quantitatives spécifiques de champignons, d'Aspergillus sp. ou d'A. fumigatus pour le suivi de chiens atteints de sinusite aspergillaire, des cliniciens et anatomopathologistes de la faculté vétérinaire de Liège (Belgique) ont réalisé une étude prospective. Leur objectif était d'évaluer si, pour le suivi d'animaux en traitement, il était possible de recourir à ces méthodes, moins invasives (écouvillonnage profond) que la rhinoscopie.
Entre 2017 et 2019, les auteurs ont inclus 62 chiens dans ce protocole, répartis selon 4 groupes : ceux présentant une sinusite aspergillaire confirmée (rhinoscopie), ceux confirmés guéris d'une telle sinusite, ceux atteints d'une affection nasale chronique (néoplasie ou rhinite lymphoplasmocytaire idiopathique) et ceux reconnus indemnes, mais appartenant à une race à risque de sinusite aspergillaire (races dolichocéphales). Les auteurs ont établi quatre hypothèses que les résultats des différentes qPCR réalisées à partir d'écouvillons nasaux profonds, réalisés en aveugle pour les différentes catégories de chiens (enfoncés au tiers caudal de la cavité nasale, et trois rotations). Ils s'attendaient à :
Tous les chiens ont été inclus à l'occasion de consultations la faculté vétérinaire, et les guéris y avaient aussi été traités (débridement sous endoscopie ou gestion chirurgicale, et administration topique d'antifongiques). Les chiens indemnes ont été appariés aux cas pour l'âge. Tous les écouvillons ont été réalisés sous anesthésie générale, et pour les chiens nécessitant une rhinoscopie (groupes à sinusite active et guéris), celle-ci a été réalisée ensuite. C'est la cavité nasale la plus affectée qui a alors été prélevée. Pour un seul des 20 chiens à infection active, les plaques fongiques étaient uniquement présentes dans les sinus. Pour 13 autres elles étaient présentes dans les sinus et la cavité nasale et pour les 4 derniers seulement dans la cavité nasale. Aussi les auteurs évoquent-ils une aspergillose nasosinusienne, plutôt qu'une sinusite aspergillaire. Le groupe de sujets guéris (n=12) provenant en grande partie (10/12) du groupe précédent (traité sur place), correspondant alors aux mêmes animaux mais avec de nouveaux prélèvements. Il y avait 20 chiens dans le groupe à affection nasale chronique (dont 15 à rhinite lymphoplasmocytaire idiopathique) et 20 chiens indemnes.
Pour la PCR d'A. fumigatus, seuls des chiens du groupes à infection active ont été trouvés positifs (13/20). Pour 5 des 6 trouvés négatifs, le praticien qui avait référé avait entamé un traitement antifongique oral (qui a été interrompu par les auteurs avant les procédures diagnostiques). Lorsqu'ils calculent la sensibilité de la PCR pour cette affection (seuil de Ct à 33,3), les auteurs obtiennent 65 % sur l'ensemble du groupe, mais 86 % en excluant les chiens arrivés sous antifongiques. Dans les deux cas, la spécificité était de 100 %.
Pour la PCR de genre (Aspergillus sp.), 14 des 20 chiens infectés étaient positifs ; là encore, 5 des 6 chiens arrivés sous antifongiques étaient négatifs. Lorsqu'ils calculent la sensibilité de cette PCR pour cette affection (seuil de Ct à 34,5), les auteurs obtiennent 70 % sur l'ensemble du groupe, mais 93 % en excluant les chiens arrivés sous antifongiques. La spécificité est alors de 92,6 et 94 %, respectivement. Car un des chiens guéris et deux des chiens à affection nasale chronique l'étaient aussi (faible charge génomique, compatible avec l'inhalation de conidies, en routine et sans lien avec une maladie). Aucun animal sain ne l'était.
Pour la PCR ciblant l'ensemble des champignons, 80 % des chiens à infection active, 100 % des chiens guéris, 95 % des chiens à affection chronique et 35 % des chiens indemnes étaient positifs. Cet outil se révèle être de peu d'intérêt. En revanche, « la méthode d'échantillonnage profond et en aveugle utilisée dans cette étude était rapide, facile à réaliser et peu invasive » et se révèle à la fois sensible et spécifique – pourvu que l'une des PCR quantitatives utilisées soit spécifique du genre ou de l'espèce A. fumigatus – bien que d'autres champignons aient été décrits lors d'aspergillose nasosinusienne. Elle peut donc « être utilisée en pratique, où rhinoscopie ou scanner ne sont pas forcément disponibles » et de préférence sur des animaux non traités. En prenant la précaution « d'introduire l'écouvillon dans la narine en positionnant préalablement un spéculum stérile » pour « éviter sa contamination ». Un résultat positif à l'une ou l'autre des PCR est alors « fortement évocateur d'une aspergillose chez des cas suspects, mais un résultat négatif n'exclut pas la maladie ». Et les auteurs préviennent toutefois que « les procédures avancées et invasives, telles que le scanner et la rhinoscopie, restent le gold standard pour le diagnostic final ».
Quant aux sujets traités, les auteurs suggèrent que les PCR d'espèce ou de genre « puissent être utilisées pour contrôler lorsque les résultats de la rhinoscopie font douter le clinicien d'une guérison complète (persistance de sécrétions atypiques) ou lorsque la rhinoscopie n'est pas disponible ». Une PCR positive serait alors « une incitation à réaliser une nouvelle rhinoscopie ».
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