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Elanco & Proplan

5 mars 2021

Transparence sur l'expérimentation animale

par Agnès Faessel

Temps de lecture  2 min

Le recours aux « souris de labo » qui ont si bien inspiré Daniel Keyes est mal accepté et souvent incompris du grand public (cliché Pixabay).
Le recours aux « souris de labo » qui ont si bien inspiré Daniel Keyes est mal accepté et souvent incompris du grand public (cliché Pixabay).
 

« Les modèles utilisant des animaux restent nécessaires pour mener à bien une recherche de qualité ». En signant cette « Charte de transparence » sur le recours à l'expérimentation animale, les acteurs de la recherche privée ou publique français ne s'engagent pas à évoluer – ils le font déjà – mais à mieux communiquer.

Cette démarche a été initiée sous l'impulsion du ministère de l'enseignement et de la recherche. D'autres pays européens (Espagne, Belgique, Portugal…) avaient montré le chemin.

Méthodes indispensables au progrès

La charte, dont le titre exact est « Charte de transparence sur le recours aux animaux à des fins scientifiques et réglementaires en France » est un document simple d'une page qui explique d'abord en quelques mots l'importance des méthodes expérimentales sur animaux vivants, en complément des méthodes in vitro ou in silico, biochimiques, etc. Leur objectif est évidemment d'acquérir des connaissances, de progresser. On ne sacrifie pas Algernon par plaisir.

La charte rappelle aussi que le recours à ces animaux dans le cadre de la recherche est soumis à une réglementation spécifique « qui les protège, veille à leur bien-être et impose le respect de règles éthiques ».

Cela étant complexe à apprécier du grand public, et c'est compréhensible, l'engagement porte donc sur une meilleure communication, en 4 points.

Il s'agit en premier d'expliquer les motifs de ces études in vivo, et les conditions pratiques dans lesquelles elles se déroulent. Ces informations sont d'ailleurs aussi destinées au personnel des entreprises concernées. Les signataires préciseront également la part qui revient aux modèles animaux et non animaux dans leurs avancées.

Il s'agit ensuite de diffuser l'information, c'est-à-dire la rendre accessible, mais aussi de faciliter (et même d'encourager) les échanges, en proposant par exemple aux médias une personne ou un point de contact bien identifié.

Enfin, un document de synthèse sera produit chaque année, afin d'effectuer un suivi de ces actions.

30 signataires

À ce jour, 30 laboratoires ou établissements de recherche, de la sphère privée ou publique, ou leurs représentants, ont signé la charte (diffusée le 22 février dernier). Le SIMV, et son équivalent en humaine le LEEM, en font partie.

La démarche a aussi reçu le soutien de l'Académie vétérinaire de France, l'Académie nationale de médecine, l'Académie nationale de pharmacie, et l'Académie des sciences.

Sur son site, l'Académie vétérinaire évoque une charte « historique » qui « engage les établissements de recherche développant des médicaments destinés à l'homme ou aux animaux, leurs partenaires et leurs représentants à la transparence sur l'utilisation d'animaux à des fins scientifiques ou réglementaire ».

De longue date, des méthodes alternatives aux modèles sur animaux vivants sont privilégiées, notamment au travers des « 3R » : Replacement, Reduction, Refinement en anglais, soit supprimer, réduire et améliorer en français.