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22 janvier 2025
Urgences : température et comorbidités des chats à l'admission, significativement associées au pronostic
C'est connu, à l'arrivée aux urgences, plus le chat sera froid, moins ses chances de survie seront élevées (la température fait partie des critères inclus dans la notation du patient félin aigu, l'APPLE score). Une l'étude helvéto-italienne portant sur plus de 1 400 dossiers médicaux, a tenté de quantifier le sur-risque que représentent différentes comorbidités sur la survie de l'animal à 24 h de l'admission, en vue d'établir un triage des animaux à partir de leur température à l'arrivée.
De la base de données de l'hôpital universitaire d'urgence ouvert en permanence, les auteurs ont extrait les dossiers de chats admis entre janvier 2018 et décembre 2021 : il y en avait 1 539, dont ils ont retenu 1 440 patients (les autres avaient été sortis de la structure par leurs maîtres contre avis médical), d'âge médian de 6,5 ans (de 2 mois à 24 ans) et dont 89 % étaient des Européens. Ces dossiers étaient tous complets, tant sur l'identité de l'animal que son devenir (positif ou négatif), le diagnostic médical, que pour la température centrale à l'admission. C'est sur la base de cette température que les dossiers ont ensuite été analysés, avec les catégories suivantes :
Les cas ont aussi été classés en sujets à syndrome de réponse inflammatoire systémique (SRIS) ou pas, et dans chaque catégorie, les comorbidités/diagnostics suivants étaient également pris en compte : affection cardiovasculaire, affection rénale, autres affections. Pour les sujets SRIS+, le choc septique et le traumatisme étaient aussi pris en compte.
Sur le devenir des patients à 24 h post-admission, un quart (26,2 %) a pu sortir des urgences pour rentrer chez lui, moins de 2 % sont décédés, moins de 7 % ont été euthanasiés et les deux tiers (66,9 %) ont été transférés pour hospitalisation (soins intensifs ou service généraliste). Parmi ces derniers, 17 % sont morts et 15 % ont été euthanasiés par la suite. Sans surprise, « la température médiane chez les non-survivants était de 35,4°C (intervalle de confiance à 95 % : 34,6-36,3°C) et était significativement plus basse que chez les survivants (38,2°C, IC 95 % 38,1-38,3) » (p<0,0001). Et la proportion de survivants se réduit avec l'augmentation de la sévérité de l'hypothermie (voir l'illustration principale). Ce qui se retrouve en analyse statistique : une hypothermie critique est associée à un sur-risque x 30 de décès par rapport à la normothermie, une hypothermie sévère à un sur-risque x 22, une hypothermie modérée à un sur-risque x 8 (p<0,0001 pour chaque catégorie) et une hypothermie légère x 3 (p=0,024). Et ces associations sont indépendantes des autres signes cliniques. Enfin, la sévérité de l'hypothermie est aussi associée au risque de transfert en soins intensifs, plutôt qu'en service généraliste.
La même progressivité du sur-risque de décès est également observée pour les chats admis en soins intensifs après 24 h, l'étendue de ce sur-risque étant plus faible (de x 2 pour hypothermie légère à x 6 pour hypothermie critique). Un peu moins de tiers des patients (32,6 %) étaient SRIS+. Leur température médiane était significativement inférieure aux chats SRIS- (37,1°C et 38,4° C, p<0,0001), et le fait de présenter un SRIS à l'admission est associé à un sur-risque x 4,6 de mortalité à 24 h (p<0,0001). Lorsqu'ils analysent les autres ffections, les auteurs observent :
Les auteurs notent que l'hypothermie est moins fréquente chez l'humain, y compris lors de choc septique ; il paraît donc que c'est une spécificité vétérinaire. En conséquence, ils ne peuvent pas affirmer si « l'hypothermie représente simplement une manifestation clinique d'une inflammation sévère ou d'un choc, ou si elle entraîne elle-même la mortalité par le biais d'un mécanisme encore inconnu ». Mais il reste qu'une « identification et un traitement précoces de l'hypothermie pourraient être cruciaux pour la gestion du chat septique ». En clair : « le réchauffage de l'animal devrait être une mesure prioritaire » à l'admission – si le chat est en hypothermie. Du fait de la nature rétrospective de l'étude, les auteurs n'ont pas pu explorer la gravité de la chronicité de la maladie cardiovasculaire, ni évaluer la criticité de l'état des patients inclus : cela empêche de « déterminer l'impact réel de l'hypothermie, de l'inflammation systémique et de la maladie cardiovasculaire sur le résultat final de ces sous-groupes de patients ». Mais ils retiennent aussi que « les chats morts spontanément [sur les 24 h suivant l'admission] avaient une température centrale médiane significativement plus basse (34°C) que les chats euthanasiés (36°C) ». Comme le pronostic des deux catégories, sur la base de leur température, était probablement comparable aux yeux des urgentistes, les auteurs « ne peuvent pas exclure que cette différence soit liée aux contraintes financières » pour les maîtres. Ils estiment toutefois que leurs résultats « sont en faveur d'un rôle pronostique d'un triage sur l'hypothermie chez les patients félins et confirment l'association de cette condition avec l'altération de l'homéostasie corporelle et l'atteinte systémique sévère ».
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