25 novembre 2024
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On fixe l'estomac ou non ? La réponse est non, selon des chirurgiens vétérinaires britanniques au vu des résultats de leur étude des cas de hernie hiatale pris en charge dans leurs centres de référés sur une période de 10 ans (2012-2022).
Les hernies hiatales peuvent être congénitales, avec une prédisposition des shar-peï et des bulldogs anglais. Elle peut aussi être acquise, secondaire notamment à un syndrome obstructif des voies respiratoires (syndrome brachycéphale) en lien avec les efforts inspiratoires induits ; les bouledogues français y sont prédisposés.
Les signes cliniques de la hernie hiatale sont généralement digestifs (régurgitations, vomissements) et respiratoires (stridor, stertor, tachypnée, détresse respiratoire, cyanose, collapsus, pneumonie par aspiration). D'autres signes digestifs peuvent être secondaires à l'œsophagite provoquée par le reflux gastrique, par exemple un méga-œsophage.
Le traitement est donc essentiellement chirurgical, déterminé selon la cause de la hernie et ses conséquence cliniques et fonctionnelles (fonctionnement du sphincter œsophagien). Parmi les techniques possibles, la réduction du hiatus œsophagien (phrénoplastie), la fixation de l'œsophage (œsophagopexie) et celle de l'estomac (gastropexie, à gauche) sont généralement recommandées, mais sans données probantes sur leur intérêt ou leur ordre de priorité. L'objectif de cette étude était donc d'évaluer les conséquences d'une intervention sans gastropexie sur l'évolution du cas.
Les cas recrutés avaient donc été traités chirurgicalement, par phrénoplastie et œsophagopexie, ainsi que par gastropexie (26 cas) ou non (15 cas). Un suivi d'au moins 4 semaines devait être renseigné. Dans 14 cas, une rhinoplastie/palatoplasie avait été réalisée dans le même temps opératoire, en traitement d'un syndrome brachycéphale (en proportion similaire parmi les groupes).
Sans surprise, les 41 cas comptaient une majorité de bouledogues français (28 cas) et de bulldogs anglais (7 cas), mais également répartis entre les deux groupes. Les autres races représentées sont le carlin, le staffie, le « pomsky » (croisé husky et poméranien), le border terrier et le shar-peï. L'âge des chiens n'était pas différent non plus entre les groupes.
La réponse au traitement médical et diététique administré en première intention (oméprazole, métoclopramine…), lorsque réalisé et renseigné, était notée de 0 (absence de réponse) à 4 (résolution totale des signes cliniques), avec une note médiane de 1 dans chacun des groupes.
Le cas échéant, le syndrome brachycéphale était également évalué selon sa gravité clinique (de 0 à 4), et n'a pas montré de différence entre les groupes.
La comparaison des rapports de chirurgie montre que la gastropexie n'est pas associée à une prolongation de la durée de la chirurgie ni de celle de l'hospitalisation.
Les complications peropératoires sont restées peu fréquentes (chez 3 chiens du groupe gastropexie et 2 dans l'autre).
Des complications postopératoires (survenues dans les 4 semaines suivant l'intervention) sont signalées chez 46 % des chiens du groupe gastropexie et 33 % de l'autre groupe (différence non significative).
Elles ont été catégorisées par gravité : 0 (pas de complication), 1 (légères complications, autorésolutives), 2 (modérées, nécessitant un traitement médical), 3 (graves, nécessitant une hospitalisation prolongée, une reprise chirurgicale), 4 (décès du chien). Et cette gravité n'a pas été supérieure dans le groupe gastropexie.
Les traitements médicaux post-chirurgicaux ne sont pas différents non plus, en termes de nombre ou de durée.
La gravité des signes cliniques était classée de 1 à 3, et enregistrée avant et après intervention, à moyen terme (1 à 24 semaines) ainsi qu'à long terme (plus de 6 mois). Avant chirurgie, cette gravité était similaire en médiane dans les 2 groupes. Une amélioration significative a été observée après l'intervention dans les 2 groupes (amélioration marquée ou disparition des signes cliniques), sans différence significative entre eux encore une fois.
Le suivi des chiens montre que des traitements médicaux supplémentaires ou prolongés ont été nécessaires chez 42 % et 27 % des chiens (sans différence significative).
Une nouvelle intervention chirurgicale a néanmoins été nécessaire chez 8 chiens du groupe gastropexie (pour un syndrome dilatation/torsion par exemple, ou une récidive de la hernie…) contre aucun dans l'autre groupe. Toutefois, en excluant les cas de correction d'un syndrome brachycéphale (5 cas), car non considérée comme une reprise chirurgicale, la différence n'est plus significative.
Les auteurs concluent de l'ensemble de ces résultats qu'une gastropexie n'est pas indispensable pour la réussite du traitement chirurgical d'une hernie hiatale chez le chien.
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