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18 novembre 2024
fPLI : augmentée chez le chat en surpoids ou âgé, pourtant sans signes cliniques de pancréatite. Une prédisposition aux pancréatites subcliniques ?
Diabète félin et pancréatite sont des comorbidités fréquentes. Et chez le chat diabétique, en particulier le chat diabétique âgé, une augmentation de la fPLI (activité de la lipase pancréatique féline) sans signe clinique de pancréatite est fréquente. La prévalence de la pancréatite subclinique serait donc augmentée chez ces chats. D'autant plus que chez l'homme, le diabète de type 2 est identifié comme un facteur de risque de pancréatite.
Chez l'homme encore, l'obésité (facteur de risque de diabète), est également identifiée comme un facteur de risque de pancréatite (en lien probable avec l'accumulation intrapancréatique de graisse et d'adipocytes, et du statut inflammatoire associé à l'obésité).
Le diabète du chat étant voisin du diabète de type 2 humain, avec un risque augmenté lors d'obésité, des chercheurs danois (université de Copenhague) se sont interrogés sur un possible lien entre surpoids et pancréatite dans l'espèce féline. Et leurs résultats le confortent.
Leur étude, tout juste publiée dans le JVIM, a porté sur 79 chats ne présentant pas de signes cliniques de pancréatite, qu'ils ont répartis en 3 groupes :
Tous ces chats (de propriétaires) étaient âgés d'au moins 6 ans, vivaient sans accès à l'extérieur, et n'avaient jamais été affectés d'une pancréatite. Ils ne présentaient pas de maladie chronique (autre qu'un diabète).
Des prises de sang ont été réalisées afin de doser les folates (en tant que marqueur intestinal), ainsi que trois marqueurs de la fonction pancréatique : fPLI, fTLI (trypsinogène sérique, qui n'a pas pu être dosé chez tous les chats, faute de volume de sang suffisant) et cobalaminémie.
Les résultats montrent que la fPLI est significativement plus élevée chez les chats diabétiques (6,5 μg/l en médiane) que chez les non-diabétiques (1,6 μg/l chez les individus minces et 2,25 μg/l chez ceux en surpoids, voir figure en illustration principale).
Chez les chats en bonne santé (non diabétiques), la fPLI est également significativement et positivement associée au poids et à la NEC.
Les valeurs de fTLI, en revanche, ne montrent pas de différence significative entre les groupes. La cobalaminémie n'est pas différente non plus… et les folates non plus.
En outre, et dans les 3 groupes, la fPLI est significativement et positivement associée à l'âge (pas la fTLI, ni les folates).
La cobalaminémie est également mais négativement associée à l'âge, dans chacun des groupes, ce qui était déjà documenté.
Une fPLI ≥ 5,4 μg/l et une fTLI > 400 ng/ml sont considérées comme indicatrices d'une pancréatite chez le chat.
En considérant ce seuil de fPLI, la proportion des chats qui le dépassent est significativement plus élevée dans les groupes en surpoids/obèses (6 cas soit 20 %) et diabétiques (10 cas soit 45 %) que dans le groupe des chats minces (0 %).
Aucune différence significative en revanche n'est observée quant au dépassement de la fTLI.
Le seuil de normalité de la cobalaminémie est de 290 ng/l. Aucun chat en surpoids n'était sous ce seuil, tandis que 27 % du groupe des chats diabétiques l'étaient.
Les modèles statistiques utilisés identifient l'âge du chat, le fait d'être diabétique, et le surpoids (poids et NEC) comme facteurs de risque de présenter des résultats évocateurs d'une pancréatite.
L'âge ainsi que le surpoids ou l'obésité favoriseraient ainsi potentiellement le développement d'une pancréatite chez le chat, bien que la possibilité de « faux-positifs », c'est-à-dire des valeurs naturellement augmentées (en lien avec des altérations métaboliques), est une hypothèse pouvant être avancée aussi. Une révision des intervalles de normalité a été proposée par ailleurs, considérant l'intervalle de fPLI de 4,5-8,7 μg/l comme « douteux ». Même avec cet ajustement toutefois, les auteurs signalent qu'ici, 10 % des chats obèses et 23 % des diabétiques restent au-dessus du seuil douteux.
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