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19 novembre 2024
Prévention du syndrome de dysfonctionnement cognitif félin : le rôle essentiel de la nutrition
Les chats subissent des changements neuropathologiques liés à l'âge, similaires à ceux observés chez les patients atteints de la maladie d'Alzheimer. Une étude a rapporté que 28 % des chats âgés de 11 à 14 ans (sans maladie systémique) présentent au moins un signe comportemental attribuable au syndrome de dysfonctionnement cognitif (SDC) et que 50 % des chats âgés de 15 ans et plus sont concernés [1].
Malgré la prévalence du SDC dans la population féline, ses conséquences sont souvent considérées comme des signes de vieillissement « normal », ce qui empêche sa prise en charge médicale, et nutritionnelle. Même si les liens entre nutrition et déclin cognitif ont été davantage étudiés chez le chien que chez le chat, ils font aujourd'hui l'objet d'une attention accrue. Ces liens sont notamment explorés dans une revue bibliographique publiée cette année [2].
La disponibilité des précurseurs de certains neurotransmetteurs et d'hormones peut influencer les comportements sur lesquels ils agissent. Le tryptophane et la tyrosine, par exemple, sont des précurseurs de la sérotonine et de la dopamine, deux neurotransmetteurs qui jouent un rôle important dans la stabilité émotionnelle.
Dans de nombreuses espèces (dont le chien), un faible niveau de sérotonine est associé à de l'agressivité alors que certaines études ont montré qu'une alimentation riche en tryptophane contribue à réduire l'agressivité et à améliorer la capacité de l'individu à faire face au stress.
Chez le chat, des résultats préliminaires indiquent aussi que certains nutriments jouent un rôle bénéfique pour limiter le stress. Un régime alimentaire supplémenté en hydrolysat de protéines de lait (contenant de l'α-casozépine) et en L-tryptophane peut notamment contribuer à réduire l'anxiété dans cette espèce
Le microbiome intestinal influence également la cognition et le comportement puisqu'il existe une communication bidirectionnelle entre le cerveau et le tractus gastro-intestinal. Lorsqu'un chat subit un stress, l'axe hypothalamo-hypophyso-surrénalien (HPS) est activé, du cortisol est produit en excès, ce qui modifie la motilité et la production des sécrétions intestinales. Le stress entraîne aussi une augmentation de la perméabilité de l'intestin, permettant à des bactéries de franchir la barrière épithéliale et la réponse immunitaire inflammatoire active alors encore plus l'axe HPS.
Si l'axe HPS influence la composition du microbiome intestinal, l'inverse est également vrai : certaines bactéries produisent des neurotransmetteurs (ou leurs précurseurs) qui peuvent interagir avec l'axe HPS et moduler la réponse au stress.
Selon l'American Association of Feline Practitioners (AAFP), la prise en charge d'un SDC passe par l'optimisation de l'environnement, une supplémentation en acides gras essentiels, antioxydants et vitamines B, ainsi que l'utilisation de phéromones.
Peu d'études ont été réalisées sur la prise en charge diététique du SDC félin mais les résultats obtenus dans d'autres espèces peuvent être intéressants. Plusieurs essais menés sur des chiens présentant un SDC ont par exemple montré l'effet positif de régimes contenant une combinaison de vitamines, d'antioxydants et d'acides gras essentiels.
Le stress oxydatif résulte en effet d'un déséquilibre dans l'organisme entre les agents pro- et antioxydants. Comme la capacité antioxydante endogène diminue avec l'âge, le stress oxydatif menace les animaux vieillissants. Le cerveau est particulièrement sensible à ce phénomène à cause de son métabolisme actif, sa forte consommation d'oxygène et sa concentration relativement faible en antioxydants endogènes.
L'augmentation de la production de radicaux libres peut altérer le fonctionnement neuronal et entraîner la mort neuronale. L'augmentation de la peroxydation des lipides peut également entraîner des lésions de l'ADN ou de l'ARN cérébral. L'inclusion d'antioxydants dans l'alimentation est donc recommandée pour ralentir le déclin cognitif.
L'EPA et le DHA sont des acides gras poly-insaturés (AGPI) essentiels au fonctionnement du cerveau. Le DHA joue notamment un rôle fondamental dans la production de phosphatidylsérine, un composé présent dans la membrane cellulaire des neurones qui activent les voies de signalisation du système nerveux. Les acides gras oméga-3 jouent également un rôle inhibiteur de l'inflammation, considérée comme un facteur majeur du déclin des fonctions cérébrales.
Chez l'homme, une supplémentation en EPA-DHA fait partie des recommandations nutritionnelles destinées à ralentir le déclin cognitif bien que les niveaux optimaux restent à déterminer. Chez le chat, il est prudent de ne pas dépasser la dose de 2800 mg d'EPA-DHA pour 100 kcal.
D'autres nutriments sont supposés être bénéfiques pour le cerveau, mais leurs effets n'ont pas été testés spécifiquement chez le chat.
Des études supplémentaires sont nécessaires pour déterminer les associations de nutriments, (ainsi que les concentrations optimales de ces nutriments) permettant de combattre la neurodégénérescence et de ralentir l'évolution d'un SDC chez le chat. Les relations entre le microbiome, l'axe cerveau-intestin et le comportement félin restent également à explorer.
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