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Elanco & Proplan

7 septembre 2020

Les infiltrations inflammatoires du larynx se soignent mais récidivent

par Agnès Faessel

Temps de lecture  2 min

Images au scanner et à la laryngoscopie du cas d'un golden retriever de 8 ans présentant une masse infiltrative bilatérale du larynx de nature inflammatoire, et de type mixte (infiltration diffuse de neutrophiles, histiocytes, lymphoplasmocytes et éosinophiles). Après traitement médical (prednisolone), le chien n'a pas présenté de récidive des symptômes sur la durée du suivi (7 mois). Clichés Dixon et al., JSAP, 2020.
Images au scanner et à la laryngoscopie du cas d'un golden retriever de 8 ans présentant une masse infiltrative bilatérale du larynx de nature inflammatoire, et de type mixte (infiltration diffuse de neutrophiles, histiocytes, lymphoplasmocytes et éosinophiles). Après traitement médical (prednisolone), le chien n'a pas présenté de récidive des symptômes sur la durée du suivi (7 mois). Clichés Dixon et al., JSAP, 2020.
 

Les affections de type infiltratives du larynx sont mieux décrites chez le chat et l'Homme que chez le chien. C'est en partant de ce constat que des cliniciens britanniques ont décidé de les caractériser dans l'espèce canine. Ils ont ainsi analysé de manière rétrospective les cas vus en consultation dans un centre de référés (le centre hospitalier de l'Université de Bristol à Langford en Angleterre), afin d'en déterminer la nature et le pronostic. Ces troubles peuvent en effet entraîner une obstruction des voies respiratoires, à traiter en urgence. Les conclusions de l'étude sont publiées en libre accès dans le JSAP.

Une lésion inflammatoire dans près de 9 cas sur 10

Sur la période de l'étude (2013-2019), 15 cas ont été recensés, identifiés suite à une laryngoscopie, ainsi qu'un scanner (pour 12 chiens). Les cas de paralysie ou d'œdème aigu du larynx étaient exclus.

Ces chiens étaient de diverses races, âgés de 6 ans en médiane, et en majorité des mâles (seulement 3 femelles). Les signes cliniques présentés étaient surtout des difficultés et des bruits respiratoires (à l'inspiration), de la toux, une dysphagie, une dysphonie ; des signes pouvant donc aussi évoquer une paralysie du larynx. Les lésions étaient bilatérales dans 5 cas.

Les examens d'imagerie pratiqués, ainsi qu'une cytologie ou une histologie sur biopsie, ont également permis de caractériser la nature de l'infiltration. Et comme chez l'Homme (mais pas chez le chat), les lésions de type inflammatoire sont les plus fréquentes : 13 cas sur les 15 ici (soit 86,7 %).

Les deux autres chiens présentaient des masses d'origine tumorale : un lymphome et un mastocytome. Ils sont sortis vivants de l'hospitalisation, et ont survécu ensuite quelques mois (8 et 5 mois, respectivement).

50 % de récidive

Dans les cas de lésions inflammatoires, la présence de neutrophiles et/ou de tissu de granulation était la plus fréquente. Des infiltrations lymphocytaires et éosinophiliques ont également été observées. Une infection a été mise en évidence chez 4 chiens, dont deux sont décédés en cours d'hospitalisation (l'un ayant développé un pneumothorax et un œdème pulmonaire). Un troisième chien, présentant des lésions de nécrose, a également été euthanasié.

Tous les autres chiens (10/13) ont été rendus vivants à leur propriétaire, dont la moitié traités par chirurgie. Et leur suivi montre que le pronostic de ces atteintes est mitigé. En effet, 3 de ces chiens ont été euthanasiés après 2, 5 et 17 mois : le premier pour un motif indépendant de l'atteinte laryngée (une leucémie), mais les deux autres suite à la récidive de ses symptômes.

Trois autres chiens sont également revenus en consultation pour une « rechute », mais ont été traités avec succès. Cela porte à 5 cas sur 10, soit 50 %, les cas de récidive. Les 4 derniers cas n'ont pas récidivé, au moins sur la durée du suivi (entre 7 et 32 mois, selon les cas).