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Elanco & Proplan

6 mars 2018

Un labrador mince gagne 2 ans d'espérance de vie

par Agnès Faessel

Temps de lecture  3 min

Dans un groupe de plusieurs dizaines de labradors pure race maintenus en poids de forme, la longévité médiane dépasse 14 ans (cliché Pixabay).
Dans un groupe de plusieurs dizaines de labradors pure race maintenus en poids de forme, la longévité médiane dépasse 14 ans (cliché Pixabay).
 

S'il fallait des données scientifiques pour convaincre certains propriétaires, une étude prospective chez le labrador vient de les apporter : éviter le surpoids augmente significativement l'espérance de vie de son chien.

Pour le démontrer, la longévité d'une cohorte de chiens maintenus toute leur vie dans un état d'embonpoint normal a été comparée à celle observée dans de précédentes études de cohorte. Les résultats sont présentés sous la forme d'une courte communication, publiée en libre accès dans le Veterinary record (article accessible en ligne depuis le 1er mars).

9 sur 10 vivent plus longtemps que 12 ans…

Les chiens de la cohorte, 39 labradors à pedigree, tous stérilisés, sont issus de 31 portées différentes. Ils ont été recrutés en 2004 (16 juillet 2004) à l'âge moyen de 6 ans et demi. L'étude s'est arrêtée 11 ans plus tard, avec la mort du dernier chien, à 17 ans (le 9 septembre 2015).

Dans cette cohorte, les chiens ont vécu entre un peu moins de 10 ans (9,68) pour le plus jeune lors de son décès et près de 18 ans (17,90) pour le plus vieux. La longévité médiane s'établit ainsi à 14 ans, soit deux ans de plus que la durée de vie estimée de la race : 12 ans selon une analyse de la littérature préalablement effectuée.

Chez ces chiens « nourris pour conserver une note d'état corporel entre 2 et 4 (sur une échelle de 1 à 5) », presque 9 sur 10 (89,7 %) ont finalement dépassé l'âge de 12 ans avant de décéder.

… et près de 3 sur 10 dépassent 15 ans

Mais les auteurs de cette nouvelle étude, des vétérinaires et universitaires de plusieurs pays (Royaume-Uni, Suède, Suisse), ont surtout comparé leurs données à celles issues de trois autres études de cohorte sur des labradors :

  • Une étude britannique sur près de 600 labradors pure race (de propriétaires ou d'éleveurs) décédés entre 1994 et 2003 ;
  • Une étude comparative américaine sur 24 sujets recevant une ration alimentaire réduite de 25 % (pour atteindre une note d'état corporel entre 4 et 5 sur une échelle de 1 à 9) ;
  • Les résultats du groupe contrôle de cette même étude (n=24) recevant d'abord une alimentation ad libitum, avant de la limiter pour stopper les excès de prise de poids (et qui montraient une diminution de l'espérance de vie par rapport aux 24 chiens précédents).

Les durées de vie médianes dans ces trois études sont respectivement de 12,25, 12,95 et 11,16 ans, toutes significativement inférieures à celle des 39 labradors du dernier suivi (14,01 exactement). La différence atteint ainsi presque 3 ans si les chiens sont en surpoids (chiots nourris ad libitum).

Dans ce groupe, seul un chien sur trois avait atteint ou dépassé l'âge de 12 ans. Inversement ici, 28 % des chiens ont même atteint ou dépassé 15 ans et demi, une longévité « exceptionnelle », selon les auteurs. Aucun n'atteint cet âge dans les études américaines, et seuls 4 % des chiens dans l'étude britannique.

Pas d'influence d'une stérilisation précoce ou tardive

Le sexe des chiens est trouvé sans influence sur la longévité. L'âge auquel est effectué la stérilisation n'affecte pas non plus la durée de vie observée.

Les auteurs précisent par ailleurs que la qualité de vie est conservée, même chez les très vieux labradors de leur étude : « malgré leurs 16 ou 17 ans, les cinq derniers chiens de la cohorte ont continué à être pleins de vie, actifs, sociaux ».