21 février 2025
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Dirofilaria immitis, connue comme le “ver du cœur”, et Dirofilaria repens, responsable de la dirofilariose sous-cutanée, sont des microfilaires transmises par les moustiques, largement répandues à travers le monde. Si le chien représente leur hôte principal, ces parasites sont aussi susceptibles d'infester l'Homme et d'autres carnivores domestiques et sauvages, notamment dans les zones où les chiens sont régulièrement traités contre les filaires. Chez le chat, les dirofilarioses sont peu documentées. Les rares ressources scientifiques sur le sujet évoquent un rôle épidémiologique limité, en raison d'une filarémie faible et transitoire, et une symptomatologie fruste.
Récemment, une étude internationale a évalué la prévalence des infections à D. immitis et D.repens dans la population féline de six pays du bassin méditerranéen, zone d'enzootie de la dirofilariose canine, ainsi que les facteurs de risque et les anomalies cliniques et biologiques associées. Au total, 1 083 chats, recrutés dans le cadre d'une plus vaste étude sur la leishmaniose féline, ont été inclus : 354 en Espagne, 287 au Portugal, 125 en Italie, 116 en Grèce, 101 en Israël et 100 en France. Les animaux inclus devaient avoir accès à l'extérieur, et ne pas avoir été traités contre les ectoparasites depuis six mois. Les données relatives aux sujets (âge, sexe, race, conditions de vie, origine géographique) étaient enregistrées. Des prélèvements sanguins étaient réalisés, et soumis à trois techniques d'analyses pour limiter les faux négatifs : tests antigénique, sérologique et PCR.
Au total, 3,8 % des chats prélevés (n=41 /1 083) présentaient au moins un test positif à la dirofilariose. Les prévalences variaient de 2 % en France et en Israël, à 7,8 % en Grèce, avec de fortes variations locales. Ainsi, la prévalence s'élevait à 20 % sur l'île d'Ibiza (contre 4 % en moyenne en Espagne), 13 % sur l'île de Kythnos en Grèce, et 18 % sur l'île de Linosa en Italie (contre 5 % au niveau national). Toutes trois situées entre le 35ème et le 38ème parallèle, ces îles offrent probablement un contexte épidémiologique favorable à la transmission parasitaire (développement et survie des moustiques vecteurs, stabilité des populations d'hôtes). Sur les 41 positifs, 23 présentaient uniquement des anticorps contre Dirofilaria sp., 10 présentaient à la fois des anticorps et un résultat positif à la PCR ou au test antigénique et 8 étaient positifs en PCR ou au test antigénique sans séropositivité. Seize chats étaient infestés par Dirofilaria immitis, et 2 par D. repens (test antigénique et/ou PCR). Enfin, huit chats positifs à la dirofilariose l'étaient également à la leishmaniose à Leishmania infantum.
Le risque d'infection par Dirofilaria sp., était significativement corrélé à l'âge et à la race (plus élevé chez les chats de plus de 10 ans et les Européens), mais pas aux conditions de vie, au sexe, au pays d'origine, ni au statut sanitaire vis-à-vis du FIV, du FelV, ou de la leishmaniose. Sur le plan clinique, 11 des 40 chats positifs présentaient au moins un symptôme (pas de données pour un chat positif). Les signes systémiques (asthénie, fièvre, hépatomégalie, hyporexie, ictère, adénomégalie, pâleur des muqueuses, perte de poids) et cutanés (alopécie, squames, ulcères, croûtes…) étaient les plus fréquents (n=6/40). Des résultats d'analyses biologiques étaient disponibles pour 17 chats positifs. Tous présentaient au moins une anomalie : leucocytose (47 %) hyperglobulinémie (47 %), baisse du rapport albumine/globulines, (47 %) et hypoalbuminémie (41 %), sans association significative avec l'infection par Dirofilaria sp.
À l'instar de précédents travaux, cette étude souligne l'écart entre l'exposition des chats à Dirofilaria sp. autour de la Méditerranée, objectivée par les tests sérologiques (33 positifs), et le développement des parasites dans cette population, objectivé par les tests PCR ou antigéniques (18 positifs). Ces résultats étayent l'idée selon laquelle les chats sont exposés aux microfilaires, mais ne développent que rarement la maladie. Une étude publiée en 2000 estimait que 10 à 20 % des chats séropositifs à la dirofilariose hébergeaient des nématodes adultes dans les artères pulmonaires. Comme le soulignent les auteurs, d'autres études incluant des examens d'imagerie (radio du thorax, échocardiographie) seront nécessaires pour affiner la connaissance de la dirofilariose féline.
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