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3 décembre 2024
Même si les tumeurs mammaires sont très majoritairement malignes chez le chat, ne pas oublier les lésions non néoplasiques
Les tumeurs mammaires sont le troisième type de tumeur le plus fréquent chez le chat, après les atteintes hématopoïétiques et cutanées. Elles sont généralement malignes (85 à 95 % des cas dans la littérature) et de mauvais pronostic, avec un risque d'apparition de métastases dans les ganglions lymphatiques plus élevé que dans l'espèce canine. Pourtant, jusqu'à présent, peu de travaux leur ont été consacrés. Pour combler cette lacune, des chercheurs brésiliens présentent les résultats d'une étude de grande ampleur parue cet automne.
Cette étude rétrospective a colligé les résultats d'analyses histologiques de lésions mammaires prélevées sur des chats entre 2007 et 2023, par trois laboratoires de diagnostic vétérinaire situés au Brésil. Les prélèvements ont été effectués chirurgicalement par le vétérinaire traitant, avec ou sans exérèse associée des ganglions lymphatiques. Les données épidémiologiques ont été relevées pour chaque animal : sexe, âge, race, localisation de la tumeur, technique chirurgicale utilisée… Dans un premier temps, des signes d'ulcérations et de lésions kystiques macroscopique ont été recherchés . Puis, l'histologie a ensuite évalué la présence ou l'absence d'anisocytose, d'anisocaryose, de nécrose ou d'ulcère. L'index mitotique a également été calculé et les marges de résection analysées, ainsi que les ganglions lymphatiques le cas échéant. Les lésions ont finalement été classées en trois catégories : tumeurs malignes, tumeurs bénignes ou masses non néoplasiques. En cas de lésions multiples, le diagnostic retenu dans l'étude est celui de la forme la plus agressive.
Au total, 418 chats ont été inclus dans l'étude. Parmi eux, près de 9 sur 10 (88,8 %, soit 371/418) présentaient une tumeur maligne, 2,2 % (9/418) une tumeur bénigne et 9,1 % (38/418) une lésion d'origine non néoplasique. Comme dans les études précédentes, les lésions malignes sont donc largement majoritaires. Dans cet article, la grande majorité des chats sont des croisés (69,9 % ; soit 292/418). Les animaux atteints de cancers sont en moyenne plus âgés que ceux dont les lésions se sont révélées bénignes (10,2 ± 3,4 ans contre 7,0 ± 5,4 ans, respectivement). Les femelles atteintes d'une affection non néoplasique sont nettement plus jeunes (âge moyen 5,3 ± 4,2 ans), ce que les auteurs expliquent par la fréquence des hyperplasies fibroadénomateuses chez les jeunes femelles en âge de se reproduire (voir ci-dessous). Dans cette étude, deux mâles seulement ont été recensés. Ils étaient âgés de 12 et 18 ans.
Au total, 858 lésions ont été analysées. La majorité d'entre elles (68,9 % ; soit 591/858) sont malignes, 24,7 % (soit 212/858) correspondent à des lésions non néoplasiques et 6,4 % (soit 55/858) à des tumeurs bénignes. Les atteintes multicentriques sont plus fréquentes en cas de tumeurs malignes (27,8 % ; soit 103 cas sur 242 lésions) que de tumeurs bénignes (22,2 % ; soit 2/6) ou de lésions non néoplasiques (18,4 % ; soit 7/17). Les lésions sont par ailleurs bilatérales dans respectivement 55 cas (14,8 %), 0 cas (0,0 %) et 4 cas (10,5 %). Enfin, chez 225 animaux (soit 53,8 %), les ganglions lymphatiques correspondants ont été prélevés au cours de l'intervention. Parmi les chats dont les lésions étaient malignes (199 sur 225), 98 animaux présentaient des métastases ganglionnaires, soit un peu moins de la moitié (49,2 %).
En ce qui concerne les tumeurs malignes, les trois principales lésions observées sont des carcinomes tubulo-papillaires et cribriformes, ainsi que des adénomyo-épithéliomes malins (respectivement 147 cas sur 591, 144 cas et 104 cas, soit 17,1 %, 16,8 % et 12,1 %). Les auteurs soulignent que les adénomyoépithéliomes mammaires malins avaient rarement été décrits chez le chat jusqu'à présent. Dans ces trois catégories de tumeurs malignes, aucun signe macroscopique d'ulcération ou de nécrose n'a été relevé dans plus de trois quarts des cas. À l'histologie, les adénomyo-épithéliomes malins présentent une anisocytose et une anisocaryose généralement modérées, avec un index mitotique plutôt faible, ainsi qu'une absence d'ulcération. Au contraire, les carcinomes tubulo-papillaires et cribriformes se caractérisent par des niveaux d'anisocytose et d'anisocaryose marqués, avec une fréquence de nécrose et un index mitotique élevés.
Les affections non néoplasiques sont principalement des mastites, des hyperplasies canalaires et des hyperplasies fibro-adénomateuses (respectivement 8,0 %, 7,2 % et 4,5 % sur 212 cas). Habituellement, c'est l'hyperplasie fibro-adénomateuse qui est majoritaire, un résultat que les chercheurs expliquent par des différences dans la classification utilisée. Enfin, les tumeurs bénignes sont représentées ici par des adénomes (tubulaires, canalaires ou basaloïdes), des papillomes canalaires et des adénomyo-épithéliomes bénins, avec respectivement 28 cas sur 55, 16 cas et 4 cas (soit 3,3 %, 1,9 % et 0,5 %). Les auteurs soulignent que toutes les lésions mammaires ne sont donc pas des tumeurs dans l'espèce féline, bien que les tumeurs malignes soient nettement majoritaires.
Ce travail permet aussi de décrire pour la première fois dans l'espèce féline trois types de lésions :
Une mastectomie bilatérale est généralement recommandée pour traiter les néoplasies mammaires chez le chat. Dans cette étude, la mastectomie totale (uni- ou bilatérale) est plutôt réservée aux chats atteints de tumeurs malignes ou de lésions non néoplasiques. Chez les chats atteints de tumeurs bénignes, une approche conservative a généralement été préférée par les praticiens (nodulectomie, exérèse de la tumeur…).
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