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27 septembre 2024
Soins palliatifs : l'expérience personnelle domine les profils de vétérinaires spécialisés
La formule est délibérément accrocheuse : « la médecine vétérinaire n'est pas terminée lorsque j'ai diagnostiqué une maladie incurable ; pour moi, c'est là qu'elle commence » est le titre d'une publication de deux cliniciens de la faculté vétérinaire de Vienne et d'une autre de la faculté de Berne Vetsuisse, qui ont enquêté auprès de 20 vétérinaires impliqués dans les soins palliatifs et de fin de vie de chiens et de chats. Ils mettent en évidence des points communs sur la motivation conduisant des praticiens à s'impliquer dans ce type de soins, mais aussi les contraintes (temps disponible) et écueils (se préserver) que cela sous-tend.
Les deux termes, “soins palliatifs” et “de fin de vie” concernent des patients incurables et visent à améliorer leur confort de vie. Les soins palliatifs ont pour objectif le traitement de la douleur et des signes cliniques associés à l'affection dont souffre le patient. Les soins terminaux sont « une forme spécialisée de soins palliatifs qui se concentre sur les soins aux patients en phase terminale, proches de la mort et repose[nt] sur une philosophie de soins qui considère la mort comme un processus normal ». Les auteurs soulignent que les vétérinaires canins ont déjà fourni de tels soins dans le passé, mais que la demande actuellement croissante de tels soins provoque une « institutionnalisation » de cette partie de l'exercice. C'est en lien, entre autres, avec la part croissante que l'animal de compagnie a pris dans la famille, mais aussi de leur espérance de vie accrue, justement en lien avec leur médicalisation. Toutefois, les publications sur ce la fin de vie animale sont dans la plupart des cas liées à des témoignages ou des affirmations théoriques, mais aucune ne s'est intéressée à la motivation des praticiens à acquérir des compétences dans ce domaine.
Ils ont donc bâti leur enquête, en focalisant leur trame d'interview sur quatre aspects de cette médecine :
La trame de l'interview permet de guider l'entretien (réalisé en visioconférence de 73 minute en moyenne), qui est enregistré, transcrit puis analysé avec les outils des sciences humaines. Ainsi, les auteurs ont réalisé des entretiens avec 8 praticiens allemands, 7 suisses et 5 autrichiens faisant état d'une spécialisation dans le domaine des soins palliatifs et de fin de vie (18 femmes et deux hommes). Un seul était employé, tous les autres étaient de libéraux, soit liés à une structure, soit avec un exercice itinérant.
Pour ce qui est de la motivation ayant conduit ces praticiens à se spécialiser dans le domaine, les auteurs relèvent quatre causes sous-jacentes :
Sur le relationnel, les trois aspects retenus par les praticiens interrogés apparaissent avoir une hiérarchie, pour qu'une prise en charge de fin de vie aboutisse bien à une amélioration de la qualité de vie du patient.
Sur la communication avec les maîtres, deux points saillent de l'analyse des entretiens. Le premier est celui des canaux que cette nouvelle relation de soins va utiliser : elle risque d'imposer des appels d'urgence, nocturnes parfois, fréquents à la fin de vie de l'animal… Les répondants soulignent l'importance de limiter la présence physique (consultation) aux horaires diurnes de travail. Le téléphone, le courriel et les messageries peuvent être utilisés au-delà. Le second est lié aux sujets abordés par les maîtres. Le plus souvent, ils « veulent parler de la qualité de vie du patient, de l'évitement de la souffrance et du moment opportun pour l'euthanasie » et dans ces échanges, la transparence prime. « Il faut savoir fixer la limite » pour rassurer le maître qui « ne veut ni euthanasier son animal trop tôt, ni le laisser souffrir de manière inconsidérée ».
Quant au temps, trois notions ressortent des entretiens, qui relèvent presque plus du timing que de la notion de durée.
Au final, les répondants ont soulevé trois services qui devraient être permis par l'infrastructure d'exercice :
Si ces résultats sont nouveaux pour ce domaine d'étude, les auteurs préviennent qu'il ressort aussi de ce travail que « il est important que les vétérinaires prennent en compte les aspects de la gestion des soins personnels en réfléchissant à leurs propres ressources en temps et en énergie lorsqu'ils s'occupent d'animaux et de leurs soignants ». Sans surprise, il soulignent aussi que « des recherches supplémentaires sont nécessaires pour étudier dans quelle mesure les expériences personnelles antérieures ou même actuelles des professionnels peuvent avoir un impact et façonner leur carrière professionnelle, et constituer une source importante de motivation pour quitter certaines voies de carrière ou se concentrer sur des domaines spécifiques de la médecine vétérinaire ».
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