23 décembre 2024
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Comme Porphyromonas gingivalis est associé à la maladie parodontale chez l'humain, P. gulae l'est – selon différentes études – chez le chien comme le chat. Et la gingivite du jeune individu est considérée comme un facteur de développement ultérieur d'une maladie parodontale. Or chez l'humain, une spirochète, Treponema denticola, est également associée à la maladie parodontale. Mais, soulignent des cliniciens spécialistes d'une structure hospitalière et de la faculté vétérinaire de l'université de Yamagata (Japon), peu d'études se sont penchées sur le rôle des spirochètes dans les gingivites des jeunes chats.
Les auteurs ont donc supposé « qu'il peut y avoir un lien entre une incidence élevée de gingivite chez les jeunes chats et l'incidence élevée des spirochètes chez les chats atteints d'une maladie parodontale légère », avérée par ailleurs. Ils ont proposé aux maîtres dont les jeunes animaux (< 1 an) sont venus consulter dans la structure hospitalière entre avril 2020 et mars 2022 de participer à l'étude. Les critères d'inclusion imposaient l'absence de maladie buccale autre qu'une gingivite, et l'absence de prise d'antibiotiques sur le mois précédant la consultation. Lors de l'anesthésie (réalisée pour une autre intervention que l'objet de l'étude lui-même), le même opérateur réalisait un examen de la gencive, avec une notation de 0 (absence d'inflammation) à 3 (inflammation sévère). Un sujet était considéré comme présentant une gingivite à partir de la note 1. Un prélèvement de plaque dentaire était effectué (microbrosse) par le même opérateur, sur la carnassière dont la gencive était la plus enflammée.
Au total, 99 animaux ont été inclus :
Les auteurs soulignent que les gingivites étant cliniquement discrètes, « elles ne peuvent être diagnostiquées en tant que pathologie que par une observation minutieuse de la cavité buccale. Le fait que de nombreux vétérinaires et propriétaires ignorent les signes de gingivite chez les jeunes animaux peut contribuer à sous-diagnostiquer cette affection ».
À partir des prélèvements de plaque dentaire, les auteurs ont d'abord réalisé un étalement sur lame, pour coloration (Hemacolor®), puis observation en microscopie optique. Les auteurs soulignent que, dans un échantillon positif, ils pouvaient discerner, « sur la base des caractéristiques morphologies (faible prise de coloration, nombreuses spirales, aspect grêle du corps cellulaire) plusieurs types de spirochètes ». Ils notent aussi :
Deux PCR ont été réalisées (individuellement) sur les prélèvements de plaque dentaire : l'une spécifique de l'ensemble du phylum des spirochètes (de manière à pouvoir détecter n'importe quelle espèce de ce groupe) et l'autre spécifique de P. gulae (ne détecte que cette espèce). Pour les spirochètes, un seul des 53 prélèvements de chats positifs en microscopie optique était négatif en PCR, et trois des 15 prélèvements négatifs en histologie étaient positifs en PCR. Pour les chiens, deux des trois prélèvements positifs en histologie étaient positifs en PCR, ainsi que 4 des 28 prélèvements négatifs en histologie. L'analyse statistique confirme qu'il y a une association importante entre présence de spirochètes dans la plaque dentaire et présence de gingivite chez les jeunes chats (sur-risque d'un facteur 8 d'avoir une gingivite s'il y a présence de spirochètes, p<0,05). Il n'y a pas de telle association chez les chiens (p=0,34). Pour P. gulae, les proportions étaient également différentes entre sujets à gingivite et indemnes, mais sans association statistique (p=0,23 chez les chats et p=0,29 chez les chiens). Sur ce dernier point, les auteurs estiment que c'est cohérent avec le fait que la bactérie est associée à la maladie parodontale, stade ultérieur de la gingivite.
L'étude présente plusieurs faiblesses. La première est un biais de recrutement possible car les auteurs n'indiquent pas si le motif de l'intervention était comparable dans les deux espèces. La seconde est la faiblesse de l'effectif, et en particulier du nombre de chats dénués de gingivite (5 sur 68). Enfin, les auteurs n'ont pas recherché la présence du génome du Calicivirus félin chez ces derniers, or le virus est connu pour favoriser la gengivostomatite féline. Il reste donc à confirmer ces travaux sur un effectif plus important. Mais ils soulignent que « la gingivite est le stade initial, réversible et évitable de la maladie parodontale ; il est donc souhaitable de la diagnostiquer précocement ». Ils rappellent que les lignes directrices de 2019 de l'American Animal Hospital Association sur les soins dentaires pour les chiens et les chats « recommandent une véritable prophylaxie dentaire dès l'âge d'un an pour les chats et les chiens de petite et moyenne race, et dès l'âge de deux ans pour les chiens de plus grande race, même en l'absence de lésions évidentes ».
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