28 mars 2023

Qu'est-ce que la RSE ? Ces 3 lettres dont vous entendez parler de plus en plus, à la radio, dans la presse, à la TV… et pourtant, le concept n'est pas toujours très clair.

Ce sigle désigne la Responsabilité sociétale des entreprises. Donnons-nous 5 minutes pour que cette notion devienne évidente !

Une démarche de développement durable

La RSE, c'est l'application du principe de développement durable dans la conduite de la stratégie de l'entreprise. Elle s'appuie sur le concept anglo-saxon des 3P : People (pour le volet social/sociétal), Planet (pour le volet environnemental) et Profit (pour celui de l'économie).

Concrètement, cela engage l'entreprise à limiter ses impacts négatifs et maximiser ses impacts positifs. Cela correspond à vouloir tendre vers une croissance plus responsable, plus verte, plus sociale, tout en prenant en compte l'obligation de performance économique de l'entreprise. Pour une structure vétérinaire, cette notion peut se synthétiser schématiquement par une volonté d'améliorer la qualité de vie au travail des équipes (QVT), tout en limitant l'empreinte carbone de la clinique sur la planète.

Le concept RSE est ancien (1953 !), mais sa concrétisation est relativement récente (voir tableau ci-après).

À ce jour, seules les entreprises cotées en bourse ou celles dont le chiffre d'affaires est de plus de 100 M€ et qui emploient plus de 500 salariés ont des obligations de RSE. Ainsi, on pourrait penser que le développement durable est limité aux grandes entreprises « polluantes ». Et pourtant, de plus en plus de PME s'engagent dans une démarche RSE volontaire. D'autant plus, qu'en parallèle, la loi continue d'évoluer. En effet, une directive européenne, la Corporate Sustainability Reporting Directive (CSRD), votée au parlement en novembre 2022, imposera des obligations RSE dès 2024 pour toutes les entreprises européennes dépassant au moins 2 des critères suivants :

• Plus de 250 salariés,
• 20 M€ de bilan,
• 40 M€ de chiffre d'affaires.

Et l'étau législatif continuera de se resserrer de plus en plus vite !

Les 8 étapes de la mise en œuvre de la RSE

Une démarche RSE dans une grande entreprise est structurée en 8 étapes et se réalise sur au moins 2 ans : engagement de la direction, réalisation d'un diagnostic, choix des enjeux, définition de sa stratégie, mise en place d'un plan d'actions, mise en œuvre de ce plan d'actions, suivi et évaluation et, enfin, valorisation et communication de cette démarche RSE.

L'entreprise de textile Patagonia a été l'une des entreprises pionnière dans la RSE et reste une « bonne élève » : « Pour notre 5^e anniversaire, nous nous tournons vers l'avenir, et non vers le passé, de la vie sur Terre. Ensemble, nous pouvons prioriser le sens au profit et protéger cette merveilleuse planète, notre seul foyer », affiche-t-elle sur son site web.

La dernière étape, de valorisation et communication, se positionne impérativement à la fin de la démarche, quand les résultats ont été éprouvés. Sinon, on parle de greenwashing (éco-blanchiment), encore un anglicisme, que vous entendez certainement depuis quelques années…

Une démarche à petits pas

Il est évident qu'il serait contre-productif de suivre une démarche aussi lourde et complète dans une structure vétérinaire. Mais la RSE, c'est aussi beaucoup de bon sens. Et chacun en fait déjà, sans le nommer ainsi, dans sa clinique.

Dans une structure vétérinaire, 2 clés de succès permettent que la démarche soit pérenne : que ce soit réalisable (et non une « usine à gaz ») et qu'elle motive et engage les équipes. Ainsi, mieux vaut commencer par de petits projets, faciles à mettre en place, avant de monter en puissance selon la maturité et l'engagement des équipes.

De nombreux champs d'activité peuvent être concernés : 

• La mise en place d'une politique d'achats responsable,
• La gestion et le recyclage des déchets,
• La prise en compte du bien-être au travail et comment motiver, fidéliser et fédérer ses équipes autour de projets collaboratifs,
• La création de services innovants, durables qui répondent aux attentes sociétales de la clientèle (la bien-être animal par exemple),
• La gestion de ses consommations énergétiques, etc.

Des freins à lever

Un projet RSE n'est pas un long fleuve tranquille. Il subit des freins, qui apparaissent dans toute conduite de changement en entreprise. Certains de ces freins sont plus spécifiques au développement durable :

• Les peurs, liées au discours autour du changement climatique et de ses conséquences, qui peuvent devenir très anxiogènes,
• Des doutes et un scepticisme, « Ce n'est pas à mon niveau que cela se joue. C'est la faute des chinois ! »,
• De fausses croyances, « Je n'ai aucun doute qu'on va trouver des solutions techniques miraculeuses pour sauver la planète dans quelques années ! »,
• L'ampleur des changements, « Mes actions à mon petit niveau sont inutiles »,
• Des difficultés d'intégration, « Ce n'est pas la priorité de mon entreprise. J'ai d'autres urgences à gérer »,
• Le manque d'outils et de données liés à l'activité, « Comment puis-je être sûr que mes décisions auront un impact en l'absence de preuves scientifiques ? ».

Les bénéfices sont multiples

À l'heure où la nouvelle génération (mais pas seulement elle !), ainsi que les clients, accordent de plus en plus d'importance aux problématiques sociétales et environnementales, les structures vétérinaires ont tout intérêt à adopter une démarche encore plus responsable. D'autant plus qu'il s'agit d'une démarche vertueuse dont les bénéfices sont nombreux :

• Réduire l'impact environnemental,
• Fédérer les équipes autour d'un projet collaboratif et motivant,
• Bonifier l'image auprès de sa clientèle,
• Séduire la nouvelle génération,
• Améliorer sa marque employeur,
• Fidéliser les collaborateurs,
• Et mieux gérer ses ressources et énergies.

En tant qu'entrepreneur et dirigeant, tout vétérinaire est concerné par ces problématiques.

Malgré les freins, de nombreuses cliniques vétérinaires se sont déjà engagées, avec succès, dans cette voie vertueuse, en focalisant leur énergie sur la gestion de leurs déchets et la diminution de leur empreinte carbone par exemple. N'hésitez pas à nous raconter votre expérience en nous contactant sur info@lefil.vet