25 avril 2025
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« Le bouledogue français n'est plus un chien classique. Arrêtez-vous pour réfléchir avant d'acheter un chien brachycéphale ». L'attaque du communiqué du Royal Veterinary College de Londres (Royaume-Uni) pour annoncer les derniers résultats du projet VetCompass est délibérément virulente car « du point de vue de la santé, le bouledogue français est en plus mauvais état que l'ensemble des chiens n'étant pas de cette race », du fait de la fréquence significativement accrue de 20 tares, pas moins, sur les 43 examinées. Il en appelle à « des interventions urgentes », au nom du bien-être animal. Ils citent l'équivalent néerlandais de la société centrale canine, qui a interdit l'homologation des chiots de la race, comme une mesure désirable.
Comme les autres études VetCompass, le principe est d'exploiter les dossiers médicaux mis en commun pour l'année 2016 par plus de 900 cliniques vétérinaires britanniques. Dans le cas présent, les épidémiologistes ont sélectionné les dossiers médicaux de tous les bouledogues français ayant consulté leur généraliste cette année-là (n=16 397) sur un total de 905 000 dossiers. Les tables statistiques indiquaient que, pour 2 781 bouledogues (tirés au sort), il fallait inclure 21 800 dossiers d'autres chien pour avoir une puissance analytique permettant d'identifier un sur-risque de 50 % pour une affection présente chez 2 % des bouledogues. Les auteurs ont ainsi inclus 21 850 dossiers de chiens “non-bouledogues” dans leur analyse. Les pathologies les plus fréquentes des deux groupes ont été relevées, et comparées en régression logistique multivariée.
Lorsqu'ils ajustent les données pour le poids, l'âge et le sexe des chiens, les bouledogues s'en tirent bien : ils présentent un facteur de protection de 11 % par rapport au groupe des autres chiens, pour une affection donnée détectée lors de cette consultation de 2016 (p=0,005). Les auteurs ont ensuite listé les 30 affections les plus fréquentes dans chacun des groupes, obtenant 43 affections en commun. Parmi elles, 20 sont significativement plus fréquentes chez cette seule race brachycéphale par rapport à l'ensemble des autres chiens. Habituellement, les comparaisons d'une race se fait par rapport aux sujets croisés. Dans le cas présent, la comparaison à tous les autres sujets, y compris ceux de race pure, met en évidence le fait que le ‘bouledogue français' cristallise 20 pathologies.
Il s'agit, par ordre de sur-risque décroissant :
A l'inverse, cette race est préservée de plusieurs affections : comportement indésirable (91 % de protection), blessures post-opératoires (89 % de protection), dents de lait incluses (84 % de protection), boiterie (74 % de protection) et obésité (70 % de protection - p < 0,001 dans tous les cas).
Lorsque les auteurs regroupent ces affections par système (32 au total), les bouledogues français arrivent en sur-risque significatif pour plus d'un tiers (37,8 %) d'entre elles. Il s'agit des troubles respiratoires supérieurs (x 3,8), des troubles de la moelle épinière (x 3,0), les troubles respiratoires inférieurs (x 3,0) et les troubles congénitaux (x 2,7 - p < 0,001 dans tous les cas). Ils sont moins sujets à complications post-opératoires, à la léthargie ou encore aux hernies discales. L'expression des pathologies auxquelles les bouledogues présentent un sur-risque ne faisait que commencer en 2016 selon les auteurs car cette population était significativement plus jeune que les chiens pris en référence (âge médian de 1,5 vs 4,5 ans, p<0,001), indiquant l'aspect récent de cet engouement. Ils soulignent que la tendance ne s'est pas incurvée : « en 2020, les inscriptions au registre du Kennel Club de chiots de bouledogues français ont augmenté de 17 %, du jamais vu depuis que ce dispositif existe ». L'augmentation est même de 1 682 % en 10 ans. Ce qui est source de compromission à la fois de la santé et du bien-être de ces animaux, puisque l'essentiel des troubles auxquels ils sont « ultra-prédisposés » sont « étroitement associés aux hypertypes qui définissent aujourd'hui la race ».
Ils espèrent que les éleveurs sauront faire évoluer cette conformation « vers un phénotype plus modéré ».
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