14 mars 2025
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Sensible à 75 %. Cette performance est jugée suffisante pour faire de l'échographie abdominale un examen intéressant pour le diagnostic des ulcères digestifs chez le chat, qui ne seraient pas si rares dans cette espèce (une prévalence de 5 % a été rapportée).
L'hémorragie associée peut effectivement gêner l'examen endoscopique, et même à la chirurgie, l'ulcère peut être difficilement visualisable. L'intérêt de l'échographie était ainsi l'objet d'une étude rétrospective (publiée en libre accès dans VetRecord).
Les 24 cas d'ulcères digestifs inclus dans cette étude avaient donc subi un examen échographique. Mais le diagnostic d'ulcère avait été confirmé, par endoscopie (n=10), chirurgie (laparotomie exploratoire, n=12) ou à l'autopsie (n=2), dans les 48 heures suivantes.
Ces chats étaient âgés entre 1 et 15 ans (7,5 ans en médiane) ; le groupe compte 10 chattes et 14 chats mâles.
Dans 10 cas, les signes cliniques étaient présents depuis plus de 3 semaines. Ces signes sont le plus souvent des vomissements, une léthargie, une baisse d'appétit voire une anorexie, une perte de poids. Un méléna était associé dans 3 cas.
L'échographie a permis de détecter la présence d'ulcères dans 18 cas (75 %). Ceux-ci se caractérisent par un défaut muqueux (lésion en cratère) rempli de microbulles hyperéchogènes (voir exemple en illustration principale).
L'examen est donc passé à côté du diagnostic pour les 6 autres chats (soit 25 % de faux-négatifs). Toutefois, chez tous les chats, des anomalies de la paroi digestive ont été visualisées par échographie : défaut muqueux irrégulier, zones d'hyperéchogénicité avec des artéfacts de réverbération. En outre, un épaississement de la muqueuse, focal ou généralisé, a été observé chez 15 chats, et une perte de stratification chez 14. Ce type d'anomalie doit donc faire suspecter un ulcère.
L'aspect des ulcères à l'échographie est ainsi très similaire à celui chez le chien, malgré les différences anatomiques entre espèces. L'usage de sondes à plus haute fréquence est possible chez le chat, ce qui améliore probablement la sensibilité de l'examen.
D'autres anomalies ont pu être visualisées : corps étranger gastrique (3 cas), pneumatose gastrique (1), masses (13), ainsi que des anomalies abdominales (lymphadénomégalie, hyperéchogénicité mésentérique, épanchement péritonéal ou présence de gaz).
Dans les 18 cas positifs, la localisation de l'ulcère correspondait bien à celle de la lésion confirmée ensuite par une autre méthode. Et les 4 cas de suspicion de perforation (présence de gaz ou de liquide dans la cavité péritonéale) ont été corroborés à la chirurgie ou à l'autopsie.
Les lésions étaient situées dans diverses portions du tube digestif : estomac (7 cas), pylore ou antre pylorique (4), duodénum proximal (6), jéjunum (5), duodénum distal (1), jonction iléocæcocolique (1). Elle était isolée dans les trois-quarts des cas.
L'origine de l'ulcère se répartit comme suit, confortant des connaissances déjà établies :
Lors d'ulcère digestif, le chat est souvent amené en urgence, dans un état critique. La gravité de ces ulcères tient particulièrement aux risques d'hémorragie et de perforation, entraînant une péritonite septique. Les taux de survie sont alors bien inférieurs à ceux chez le chien (14 versus 63 % selon d'autres travaux). L'échographie, peu invasive et souvent réalisable en première intention – même si l'endoscopie demeure l'examen de choix –, est donc un examen précieux pour leur détection précoce, même si l'absence de visualisation de la lésion ou d'anomalies compatibles ne permet pas d'en écarter l'hypothèse avec certitude. La spécificité de l'échographie n'a pas été évaluée ici, l'un des critères d'inclusion des cas étant d'avoir été confirmés par la suite.
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