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5 février 2025
Coincé dans la fenêtre ? Une queue flasque est de très mauvais pronostic pour le chat survivant
Le concepteur des fenêtres oscillo-battantes n'a pas pensé aux chats. Comme les fenêtres à soufflets, elles sont de véritables pièges à chats, dont le danger est souvent méconnu des propriétaires.
Le chat s'y coince généralement au niveau thoracolombaire, mais parfois d'un seul postérieur ou, inversement, en région cervicale. La compression des vaisseaux sanguins entraîne un défaut de perfusion organique et des lésions ischémiques de localisation et gravité variable. Associée à une compression nerveuse directe, les signes neurologiques peuvent être graves, allant jusqu'à une paralysie. Ils sont souvent voisins de ceux observés lors de thrombo-embolie aortique ou de myélopathie ischémique traumatique. Une fois le chat libéré, la reperfusion peut avoir des effets délétères, avec une détresse respiratoire, une rhabdomyolyse et des défaillances organiques (notamment rénale), potentiellement fatales. L'hypothermie secondaire au choc hypovolémique entraîne aussi des lésions secondaires, nerveuses, cardiovasculaires, rénales.
Malgré la fréquence de ces accidents, peu d'études se sont intéressées à ce syndrome. Des cliniciens et neurologues suisses et allemands ont donc mené une étude rétrospective afin d'affiner son pronostic, sans se limiter aux cas référés.
Les centres hospitaliers des facultés de Berne et Zurich (VetSuisse) ainsi qu'une clinique vétérinaire allemande ont répertorié les cas rencontrés sur la période 2005-2022. Ils ont ainsi inclus 70 cas, dont les dossiers médicaux étaient complets, comprenant notamment des examens neurologiques et des bilans sanguins pour prendre en compte des indicateurs de lésions musculaires (créatine kinase) et de la fonction rénale ou hépatique. Des comorbidités susceptibles d'interférer avec l'évaluation clinique (maladie rénale chronique, insuffisance cardiaque, corticothérapie au long cours, traitement hypotenseur…, par exemple) étaient des critères d'exclusion.
Les chats inclus sont de divers âges (de 4 mois à 15 ans), mais plutôt de jeunes adultes (2 ans d'âge médian), des deux sexes.
Lorsque renseignée, la durée durant laquelle le chat était resté piégé était très variable, jusqu'à 12 heures.
La grande majorité des chats présentés a survécu à l'hospitalisation, sans toutefois d'amélioration des signes cliniques dans un cas, voire leur aggravation dans un autre.
Le taux de mortalité se limite ainsi à 10 % (7 cas), 5 chats étant décédés ou ayant été euthanasiés le jour de leur présentation. Une dégradation, une absence d'amélioration ou un mauvais pronostic est le motif d'euthanasie chez 4 chats. Une dyspnée, un coma, un arrêt cardiaque sont les causes de la mort chez les 3 autres.
Le taux de mortalité est probablement sous-estimé dans la mesure où certains chats ont pu être retrouvés morts par le propriétaire, sans être présentés à un vétérinaire. D'autres ont potentiellement été euthanasiés sans que des examens complémentaires aient été acceptés (ce qui était un critère d'exclusion ici). Enfin, une mortalité à plus long terme est possible aussi (bien que peu probable chez des chats ayant bien récupéré). Selon d'autres travaux, chez des cas référés seulement, le taux de mortalité atteignait plutôt 25 à 35 %.
L'objectif de l'étude était surtout de déterminer les facteurs associés au risque de mortalité. Le premier d'entre eux est l'hypothermie. Ici, une hypothermie était effectivement fréquente : à 69 % (47/68). Chez 16 chats, elle était sévère (<35,5 °C) et 5 d'entre eux n'ont pas survécu. Le risque de mortalité est ainsi multiplié par 12,5 dans ce cas.
Lorsque renseigné, le pouls fémoral était normal dans 50 % des cas (27/54). Mais il était réduit chez 22 et absent chez 5 ; il est alors aussi significativement lié au risque de décès, majoré d'un facteur 7,5.
L'examen neurologique montre que les chats étaient majoritairement paraparésiques, ambulatoires (37 %) ou non (31 %). Dans seulement 5 cas, la démarche du chat était normale. Une paraplégie est rapportée chez 16 chats, avec ou sans perte de la sensibilité profonde (10 et 6 cas, respectivement). Ce paramètre n'est toutefois pas significativement associé à la mortalité, bien que tous les chats ambulatoires aient survécu, contre 18 % de mortalité dans les autres cas. Une large majorité des chats paraplégiques avec perte de la sensibilité profonde sont décédés.
Le fonctionnement de la queue était renseigné dans 40 cas, et normal à 67 % (27/40). La queue était relativement ou complètement flasque et insensible dans 7 et 6 cas respectivement, et associée alors à un plus grand risque de décès : le risque est multiplié par 24 par comparaison à une queue complètement fonctionnelle et sensible, ou légèrement dysfonctionnelle seulement.
Enfin, la fonction urinaire avait été évaluée chez 61 chats, avec une miction volontaire conservée le plus souvent (50/61). Ce paramètre n'est pas significativement lié au risque de décès, mais parmi les chats incontinents, 80 % ont survécu contre 100 % chez les autres.
Une incontinence, comme d'autres troubles neurologiques (un chat qui a du mal à se mouvoir), ont toutefois pu précipiter la demande d'euthanasie, plutôt qu'aggraver le risque d'une mauvaise récupération.
Lorsque mesurée, la créatine kinase était systématiquement augmentée, et le plus souvent gravement (17/22 cas), ce qui confirme les lésions musculaires. Les ASAT étaient fortement augmentées à 49 % (16/33), et les ALAT légèrement augmentées à 67 % (28/42). Une urémie anormalement augmentée a été détectée à 47 % (31/66) et une hypercréatininémie à 36 % (25/69), ce qui confirme cette fois une affection des fonctions rénales et hépatiques.
Ces paramètres ne sont pas significativement associés au risque de décès ici. Quelques associations en revanche avec les paramètres cliniques sont observées :
Selon les auteurs, la créatininémie et l'urémie seraient des paramètres pronostiques à mieux évaluer.
La prise en charge des cas, évidemment, conditionne aussi leur évolution, et n'était pas évaluée ici.
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