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12 septembre 2024
Calots chirurgicaux réutilisables : meilleure empreinte carbone, sans sur-risque d'infection du site opératoire
« L'impact environnemental de l'industrie des soins de santé entraîne l'obligation de développer des alternatives durables » estiment ces spécialistes de santés publique et environnementale américains, dans une méta-analyse consacrée à la comparaison sur l'usage de calots chirurgicaux (d'humaine) à usage unique ou réutilisables, au regard à la fois de leur empreinte carbone, mais aussi du risque d'infection du site opératoire (ISO).
Ils rappellent qu'au plan mondial, le secteur de la santé représente 4 à 10 % des émissions de gaz à effet de serre (GES), dont 20 à 30 % proviennent des bocs chirurgicaux, du fait de l'importance du matériel à usage unique. Pour réaliser cette évaluation, les auteurs ont recherché toutes les publications (jusque fin 2023) liées à l'usage des calots/charlottes au bloc opératoire, en comparant les matériels jetables ou réutilisables et/ou en comptabilisant leur empreinte carbone et la fréquence des ISO. Celles-ci sont définies comme une infection diagnostiquée, survenant dans les 90 jours suivant une intervention chirurgicale et qui trouve son origine dans la plaie chirurgicale ou dans tout organe ou espace qui a été touché ou manipulé pendant l'intervention. Ils ont obtenu 732 références, pour n'en retenir que 9 au final, dont six pour la comparaison des ISO. Ces 9 études portent au total sur 47 508 intervention (et leur suivi). Les auteurs ont aussi validé qu'aucune méta-analyse n'a été publiée auparavant sur les aspects de leur évaluation, ce qui était bien le cas.
Leur premier résultat porte sur la comparaison des ISO après interventions avec calots/charlottes jetables ou réutilisables : il n'y a pas de différence statistiquement significative pour ce risque (p=0,13) entre les deux types de couvre-chefs. Ils citent toutefois une publication de 2017 qui avait comparé les calots avec les charlottes pour leur “comportement” dans la salle d'opération, sans que cela ne se traduise par un sur-risque d'ISO :
Deux études d'impact environnemental ont comparé l'usage de calots réutilisables à celui de calots à usage unique en polypropylène. L'une de ces études, dans un hôpital néerlandais qui utilise 100 000 calots/charlottes jetables par an, porte sur une réutilisation de calots 100 fois avant d'être jetés. Une politique comparable dans un hôpital américain calcule que 92 calots réutilisables correspondent à 27 000 calots/charlottes jetables (soit près de 300 utilisations par calot). Elles identifient toutes deux une empreinte carbone hautement significativement plus faible pour les calots réutilisables (p<0,005), mais aussi pour le potentiel de déplétion d'ozone (p<0,005), d'acidification des terres (p<0,005) et de formation de particules fines (p<0,005). Les gains sont toutefois modestes, à l'image de l'objet : pour l'hôpital américain, cela correspond à 11 kg eCO2 pour 6 mois de mise en place de la substitution. Cependant, c'est un gain qui est rémunéré (indirectement) par les économies générées par cette substitution : les trois études qui ont examiné cet aspect le trouvent rentable. L'hôpital américain voit un seuil de rentabilité en 15 semaines (fréquence des lessives faibles) à 26 semaines (soit 6 mois, fréquence plus élevée des lessives). Les auteurs concluent que leur revue bibliographique et méta-analyse permet d'acter trois points :
Ces résultats plaident en faveur d'une évolution vers des solutions réutilisables dans le domaine des soins de santé, en alignant la sécurité des patients sur la responsabilité écologique.
Toujours en médecine humaine, mais cette fois en France, un récent rapport de l'Inspection générale des affaires sociales (IGAS) rappelait au début de l'été que « le retraitement des Dispositifs médicaux à usage unique (DMUU), prévu par l'article 66 de la loi de financement de la sécurité sociale pour 2024, fera l'objet dès cette année d'une expérimentation pour une durée de deux ans ». Celle-ci ne portera que sur les cathéters de diagnostic et d'ablation utilisés en électrophysiologie car « il n'existe pas sur le territoire national de filière de retraitement » des DMUU, et les cathéters qui seront utilisés pendant l'expérience devront être retraités par un établissement allemand (où ces procédures sont routinières depuis plus de 20 ans). L'expérience concerne quatre CHU, et le consentement éclairé des patients devra être recueilli lors de l'usage de cathéters recyclés… Ce rapport fournit différentes autres informations d'intérêt :
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