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16 mai 2024
Facteurs de risque de gingivite féline : l'âge bien sûr, mais aussi l'alimentation et une composante orange dans le pelage !
La gingivite étant le premier stade de la maladie parodontale, et l'âge étant un facteur de risque connu pour une prévalence croissante de cette affection, des épidémiologistes et cliniciens de la faculté vétérinaire de Bristol (Royaume-Uni) ont utilisé les données collectées dans le cadre d'un suivi de cohorte ayant commencé en 2010 pour se focaliser sur la gingivite et ses facteurs de risque.
La cohorte en question (objet de la Bristol Cats Study), comprend 2 203 chats (et maîtres) participants. Les questions sur le régime alimentaire et la santé de l'animal sont incluses dans le questionnaire envoyé annuellement, celles sur les invariants (par exemple la couleur de la robe) ne figurent que dans le questionnaire initial. Dans le cadre de cette cohorte, une fiche en couleurs reprenant les notes de santé orale, élaborée par un vétérinaire spécialiste européen de dentisterie, était incluse aux envois annuels pour les propriétaires dont le chat était âgé de 6 ans au plus. Elle permet de noter de 0 à 4 la sévérité de l'affection (voir la figure ci-dessous). Les maîtres devaient alors se rendre chez le vétérinaire traitant du chat avec la fiche, pour que ce soit lui qui note le stade de l'affection buccale, de manière à homogénéiser les notations de chaque animal de l'étude. Ils devaient ensuite poster la fiche complétée par le praticien (le tampon de la clinique faisant foi), avec une enveloppe prétimbrée. Dans l'analyse des retours de l'étude, une gingivite correspond à une note de 1 ou plus.
Sur les 2 203 chats de l'étude, seuls 317 disposaient du questionnaire renvoyé pour l'âge de 2,5 ans et d'au moins une fiche de santé orale remplie à 3 ou 4 ans (ce choix est lié à la probabilité qu'une partie non négligeable des chats ait déjà développé une gingivite à cet âge). Parmi eux, il y en avait 171 avec une note de gingivite à zéro (témoins), les 146 autres étant les cas. Ainsi, la prévalence de la gingivite est a minima de 24,5 % chez les chats de moins d'un an et augmente progressivement. Chez les chats de 5 à 6 ans, la prévalence est de 56,4 % (voir l'illustration principale). Les auteurs ont aussi analysé un sous-groupe de 85 chats, pour lesquels les maîtres avaient renvoyé 3 fiches orales successives : il y a bien une tendance (sans atteindre le seuil de signification statistique) à une augmentation de la prévalence de la gingivite avec l'âge. Mais surtout, les auteurs en retiennent que c'est « une affection fréquente » dès le jeune âge. D'autant que l'examen par le praticien n'étant pas réalisé sous anesthésie générale, il s'agit probablement d'une sous-estimation.
Pour l'analyse des facteurs de risque de gingivite, les variables extraites du questionnaire sont celles déjà mentionnées dans la littérature (âge, race, alimentation, hygiène dentaire par le maître, etc.). Celle liée à la présence d'une composante orange dans la robe repose « sur une association anecdotique avec la gingivite proposée par un vétérinaire spécialiste en dentisterie ». Cela concerne aussi les chats à robe crème, qui « correspond à un phénotype orange dilué ». Les chats blancs ont été exclus car l'allèle correspondant est dominant et pourrait masquer la présence d'un allèle orange. Et justement, l'analyse multivariée montre que les chats présentant une composante orange dans leur robe présentent un sur-risque significatif de gingivite (x 2,3) par rapport aux autres pelages. Ce qui pointe vers une composante génétique de la gingivite, qui reste à explorer.
L'analyse multivariée n'identifie que trois autres facteurs de risque significativement associée à la gingivite :
À partir de ces données, les auteurs calculent la fraction de la population de l'étude pour laquelle la gingivite peut être liée à l'un de ces facteurs (le mode de calcul ne permet pas de les additionner) : « 14 % des cas ont été associés au fait de baver, 44 % à l'alimentation, 20 % à l'impossibilité de chasser et 15 % à la couleur du pelage ». Les auteurs espèrent que « ces résultats aideront les praticiens à identifier les chats susceptibles de présenter un risque accru de gingivite et fourniront une base de données permettant de formuler des recommandations en matière d'alimentation et de soins bucco-dentaires visant à promouvoir la santé gingivale chez les chats ».
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