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3 octobre 2023
L'interdiction des chiens bully XL au Royaume-Uni « ne fonctionnera pas »
Le 15 septembre, le Premier ministre britannique Rishi Sunak a annoncé l'interdiction de chiens de race dite « bully XL », à la suite du décès d'un homme attaqué par un chien de ce type. M. Sunak a déclaré que ces chiens étaient « un danger pour la communauté » et seraient interdits d'ici la fin de l'année. Le Premier ministre a déclaré : « il ne s'agit pas d'une poignée de chiens mal entraînés — c'est un modèle de comportement et cela ne peut pas continuer ». Puis il a annoncé qu'il ordonnerait à la police et aux experts de définir légalement la race afin qu'elle puisse ensuite être interdite en vertu de la loi sur les chiens dangereux (Dangerous Dogs Act), qui s'applique en Angleterre, au pays de Galles et en Écosse. Alors que beaucoup ont salué l'interdiction, certains propriétaires et groupes d'animaux ont déclaré qu'une interdiction spécifique à une race ne fonctionnerait pas.
La race américaine dite bully (American bully) a vu le jour aux États-Unis à la fin des années 1980, en croisant des pit-bull terriers américains avec des Staffordshire terriers américains. Il en existe quatre variantes : standard, de poche, classique et XL. Le XL peut peser plus de 60 kg et est assez fort pour maîtriser un humain adulte. Au Royaume-Uni, la race a fait son apparition pour la première fois vers 2014/2015, et son effectif a augmenté rapidement pendant la pandémie. Si le bully américain est considéré comme une race spécifique aux États-Unis, elle n'est pas reconnue par les principales associations cynotechniques britanniques, dont le Kennel Club. L'interdire en vertu de la législation existante pourrait donc s'avérer difficile car il n'existe pas un standard officiel.
Selon le Kennel Club américain (AKC), un bully américain « peut faire un excellent chien de famille ». « Malgré son apparence puissante, son comportement est doux et gentil ». Cependant, l'AKC note également que « l'agressivité de ce chien est caractéristique de cette race ». Outre-Manche, les bullys américains ont été impliqués dans plusieurs attaques très médiatisées : en avril, une grand-mère de 65 ans a été tuée après avoir tenté de mettre fin à une bagarre entre ses deux bullys américains chez elle, à Liverpool. Et l'année dernière, un enfant de 17 mois a été mutilé à mort dans sa propre maison par un bully, acheté par sa famille une semaine auparavant. En 2021, un garçon de 10 ans était mort de graves blessures au cou et à la tête après avoir été attaqué par un bully américain XL au pays de Galles.
La cheffe des services vétérinaires britannique, Christine Middlemiss, a déclaré qu'il n'y aurait pas de confiscation ni d'euthanasie imposée des bully américains, mais que le gouvernement adopterait plutôt une approche « d'amnistie » en vertu de la loi sur les chiens dangereux (Dangerous Dogs Act 1991). Cette loi interdit l'élevage, la vente et le don de certaines races, tandis que ces chiens doivent être muselés et tenus en laisse en public. Lors de son entrée en vigueur, il y avait eu une période « d'amnistie », pour permettre aux propriétaires d'animaux des races ciblées de les garder sous certaines conditions. Lorsque cette période a pris fin, en posséder un est devenu une infraction — à moins que certaines exemptions ne soient respectées. Avant qu'un chien puisse être exempté, il doit être stérilisé, identifié par puce électronique et avoir une assurance tierce partie. Il existe également des conditions strictes, notamment le fait d'être tenu sur une laisse muselé en public. Quatre races ont déjà été interdites en vertu du Dangerous Dogs Act : le pitbull terrier américain, le tosa japonais, le dogo argentino et le fila brazileiro. Les chiens qui partagent des caractéristiques physiques avec des races interdites — tels que les croisés — sont également interdits (dont le bully…).
Selon la BBC :
Selon Bully Watch, une organisation bénévole collectant des données à partir des médias sociaux sur les attaques par des chiens bully au Royaume-Uni, sur 351 attaques de chiens sur des chiens, un chien de type Bully était l'agresseur dans plus de 40 % des cas.
Alors que la plupart des politiciens britanniques saluent la décision du gouvernement, la Dog Control Coalition – un groupe qui comprend la British Veterinary Association, des organismes de protection animale et le Royal Kennel Club – a contesté la décision. Pour elle, cette politique n'est pas efficace. En vigueur « depuis 32 ans, la loi sur les chiens dangereux se concentre sur l'interdiction de certains types de chiens. Pourtant, cela a coïncidé avec une augmentation des morsures de chiens et les décès récents montrent que cette approche ne fonctionne pas », indique son communiqué de presse. « Le gouvernement britannique doit s'attaquer aux sources du problème, en poursuivant des éleveurs sans scrupules et les propriétaires irresponsables dont les chiens sont dangereusement hors de contrôle ». La coalition exhorte le Premier ministre à travailler avec elle pour comprendre les conséquences de sa décision d'interdire les bullys XL américains, sur les propriétaires, le bien-être animal, les vétérinaires, les forces de l'ordre et le public. La Coalition se dit également « profondément préoccupée par le manque de données derrière cette décision et son potentiel à prévenir les morsures de chien ».
Selon la coalition, « trente ans de la loi [sur les chiens dangereux] impossible à appliquer en pratique signifient que l'accent mis sur l'apparence physique plutôt que sur le comportement a entraîné la saisie inutile de nombreux chiens appartenant à des propriétaires », tandis que le secteur des refuges « a dû détruire d'innombrables chiens malgré le fait qu'ils soient des sujets sympathiques pouvant être adoptés ». En outre, « identifier les races avec précision, en particulier le bully américain XL, est difficile en raison des similitudes avec d'autres races, ce qui peut affecter injustement les chiens bien élevés en fonction de leur apparence ». De manière pernicieuse, la popularité croissante des XL américains en a fait des marchandises précieuses, stimulant l'élevage et la commerce irresponsables, contribuant à une probabilité accrue d'agressions des chiens, quelle que soit leur race. Ajouter une race à la liste du Dangerous Dog Act « peut avoir pour effet de la glorifier auprès des personnes mêmes entre les mains desquelles elles posent problème, où elles sont entraînées à des fins d'agression ».
Alors que la coalition convient qu'il s'agit d'un problème urgent et qui doit être abordé politiquement, la solution n'est pas d'interdire plus de types canins. « Il faudrait d'une application de la loi plus efficace et des interventions précoces — qui attirent plus tôt l'attention des forces de l'ordre sur les chiens et leurs propriétaires si leur comportement suscite des inquiétudes, avant que cela ne dégénère ». La coalition appelle le gouvernement à « se focaliser sur les éleveurs irresponsables, à éduquer le public pour empêcher que des incidents ne se produisent, en plus de peines sévères pour punir et dissuader ceux qui utilisent ces chiens pour nuire à d'autres personnes ». La coalition demande de punir des actes, pas des races (deeds, not breeds). Pour cela, la loi doit être mise à jour pour assurer une traçabilité complète de tous les chiens élevés et vendus.
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