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9 décembre 2022
Hyperkaliémie chez le chat bouché : augmenter les doses de dextrose ?
Une hyperkaliémie, aux conséquences potentiellement graves, est fréquente chez le chat « bouché ». L'étude rétrospective de 50 cas d'obstruction urétrale chez des chats mâles associée à une hyperkaliémie montre que l'administration d'une combinaison de dextrose et d'insuline suivant un ratio de 2 g/UI semble inadaptée pour régulariser la kaliémie en limitant le risque d'hypoglycémie.
Les 50 cas recrutés, tous chez des chats mâles (âgés de plus de 6 mois), avaient été pris en charge en urgence dans le même établissement (hôpital vétérinaire universitaire de Davis, Californie), 41 présentés spontanément, les autres ayant été référés. Ils étaient quasiment tous castrés.
Ils présentaient une hyperkaliémie ([K+] ≥ 7 mEq/l) secondaire à une obstruction urinaire, quelle qu'en soit la cause (cystite idiopathique, urolithiases, infection urinaire…). Au moins un dosage ultérieur du potassium sérique avait été effectué dans les 6 heures suivantes (avec le même analyseur), afin de pouvoir évaluer les effets des traitements entrepris (la calcémie est considérée comme normale entre 3,1 et 4,7 mEq/l). Des troubles métaboliques, en particulier un diabète, ou l'administration de corticoïdes dans les 2 semaines précédentes étaient des motifs d'exclusion.
Lors du premier dosage de la calcémie, la valeur moyenne était de 8,9 mEq/l ; elle est descendue à 7,3 mEq/l au second dosage (dans les 6 heures, donc), pour atteindre 6,6 mEq/l au dosage final (lorsque plusieurs mesures avaient été faites sur la période). Seulement 6 chats ont vu une normalisation de leur kaliémie dans les 6 heures.
Le premier objectif de l'étude était de caractériser les traitements prescrits, pour rectifier la kaliémie, la levée de l'obstruction urinaire étant réalisée en parallèle, et avec succès chez tous les chats.
Les résultats montrent que la très grande majorité des chats sont traités par fluidothérapie (soluté cristalloïde isotonique, dans l'objectif d'augmenter la filtration rénale et ainsi l'élimination du potassium) et insuline + dextrose, éventuellement associés à du bicarbonate de sodium (21 et 14 cas, respectivement, soit 70 % des chats). 6 chats ont reçu insuline + dextrose sans fluidothérapie. Aucun n'a reçu d'insuline sans dextrose (et 3 du dextrose sans insuline). Au total, 42 chats (84 %) ont été traités par fluidothérapie, et 40 (80 %) par insuline + dextrose (voir tableau en illustration principale).
L'insuline est utilisée afin de stimuler le passage intracellulaire du potassium sérique. Le dextrose seul stimule le relargage d'insuline endogène ; il est utilisé en complément de l'insuline pour prévenir le risque d'hypoglycémie.
Du calcium par voie intraveineuse a par ailleurs été administré chez 36 chats (72 %), mais pas dans un objectif de réguler l'hypercalcémie.
Chez les 40 chats traités par insuline + dextrose, la dose médiane d'insuline administrée la première heure est de 0,17 UI, et celle de dextrose est de 0,45 g/kg. Mais surtout, le ratio dextrose/insuline est de 2 g/UI en médiane, ce qui correspond aux recommandations usuelles.
Le risque associé à l'administration d'insuline est la survenue d'une hypoglycémie (considérée ici à partir d'une glycémie < 80 mg/dl). À la présentation aux urgences, quelques chats (4, soit 8 %) présentaient déjà une hypoglycémie, et 33 (69 %) étaient en hyperglycémie. Le risque de survenue d'une hypoglycémie post-traitement a été évalué chez 31 chats (non hypoglycémiques initialement et chez lesquels la glycémie a été suivie).
Les résultats montrent qu'une hypoglycémie est observée à 48 % (15/31) dans les 12 heures, mais après une seconde dose d'insuline chez 7 d'entre eux. Lorsque l'hypoglycémie survient dès la première injection d'insuline, elle est rapide (moins de 6 heures en médiane). Chez 9 chats ayant développé une hypoglycémie, le dextrose avait été administré sous forme de bolus. Globalement, l'administration du sucre sous forme de perfusion à débit constant n'est pas associée à un risque plus élevé d'hypoglycémie.
Parmi les 9 chats chez lesquels le ratio dextrose/insuline a pu être établi sur la durée du suivi, 3 ont développé une hypoglycémie, dont 2 pour lesquels le ratio était supérieur à 2 g/UI. Bien que sans valeur statistique, ces observations montrent qu'un ratio de 2 g/UI ne permet pas d'écarter le risque d'hypoglycémie secondaire. La surveillance étroite de l'animal est donc nécessaire. Les auteurs proposent d'évaluer l'intérêt de respecter un ratio supérieur (un ratio de 3 à 5 g/UI est recommandé en médecine humaine) ; ils conseillent d'emblée d'adopter un ratio de 3 g/UI.
80 % des chats ont survécu (40/50). Mais le protocole d'étude, écartant les cas où un deuxième dosage de la kaliémie n'avait pas ou pas pu être effectué, sous-estime probablement le taux de mortalité.
Dans 2 cas, la mort est survenue par arrêt cardiaque, par arrêt respiratoire dans un autre cas. Pour les 7 autres chats décédés, une euthanasie a été décidée, face à la gravité de l'atteinte ou pour des raisons de coûts.
La gravité de l'hyperkaliémie n'est pas différente chez les chats survivants ou non ; elle n'est donc pas identifiée comme un facteur de risque de mortalité.
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