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21 septembre 2015
Hypocorticisme. Le pivalate de désoxycortone (Zycortal°), premier minéralocorticoïde approuvé en Europe
L’Agence européenne du médicament a aussi accepté une troisième gamme de comprimés antiparasitaires externes pour chiens à base d’une isoxazoline : le sarolaner (Simparica°, Zoetis).
Le 11 septembre, Dechra a obtenu du Comité vétérinaire de l’Agence européenne du médicament un avis favorable par consensus pour une suspension injectable longue action à 25 mg/ml de désoxycortone (s.f. pivalate), Zycortal°.
Ce minéralocorticoïde est destiné au traitement hormonal substitutif « à vie » des chiens atteints « d’hypocorticisme primaire » ou « hypominéralocorticisme » ou « maladie d’Addison ». Il s’agit du premier minéralocorticoïde approuvé en médecine vétérinaire en France, et sans doute aussi en Europe. Ce minéralocorticoïde n’est pas indiqué dans les cas d’hypocorticisme secondaire ou iatrogène, associés à un arrêt brutal d’un traitement prolongé aux glucocorticoïdes.
La désoxycortone est la dénomination internationale recommandée de ce minéralocorticoïde (sans activité glucocorticoïde significative). Mais il est aussi connu sous d’autres dénominations : 11-desoxycorticosterone (ou DOC aux USA), 21-hydroxyprogestérone, deoxycortone (au Royaume-Uni) ou cortexone.
Ainsi, aux USA, Novartis a déjà obtenu depuis 1998 une AMM pour une suspension injectable à 25 mg/ml de pivalate de désoxycortone (ou désoxycorticostérone selon la dénomination américaine) sous la marque Percorten°– V. Le schéma posologique est d’une injection IM tous les 25 jours à la dose de 2,2 mg/kg.
En France, le traitement substitutif à « vie » de l’hypocorticisme primaire chez le chien reposait jusque-là sur des médicaments minéralocorticoïdes humains.
Par voie injectable, l’acétate de désoxycortone (Syncortyl°) nécessite des injections IM quotidiennes de 0,2 à 0,4 mg/kg/j. En pratique, ce traitement IM journalier est (trop) contraignant pour le propriétaire, même si ces injections peuvent parfois être espacées tous les deux ou trois jours.
A défaut, par voie orale, les comprimés d’acétate de fludrocortisone (Flucortac°) sont plus faciles d’emploi. Mais la fludrocortisone présente également une activité glucocorticoïde à l’origine d’effets secondaires sur le long cours. En outre, ce médicament est, en pratique, quasi inaccessible pour les vétérinaires. Car il est préparé par la pharmacie centrale des hôpitaux de Paris. Même s’il n’est pas strictement réservé à l’usage hospitalier. Enfin, son coût est élevé : plus de cent euros la boîte de 60 comprimés de 50 mcg pour des posologies recommandées chez les chiens entre 10 et 20 mcg/kg/j.
Le nouveau médicament de Dechra, Zycortal°, à 25 mg/ml de désoxycortone (s.f. pivalate) est formulé dans une suspension injectable « longue action ». Cela devrait permettre d’espacer suffisamment les injections pour le traitement « à vie » ne soit pas trop contraignant.
Ce minéralocorticoïde n’a pas d’activité glucocorticoïde. Il est à l’origine d’une rétention hydrosodée et donc d’un accroissement de la volémie (hypervolémie) et de la pression sanguine (hypertension…).
Le résumé des caractéristiques du produit (RCP) et le rapport public d’évaluation de Zycortal° seront publiés quand l’AMM centralisée sera officiellement accordée par la Commission européenne d’ici à la fin de l’année (sauf recours). Cela ne préjuge évidemment pas de la date du lancement en France.
A la même réunion du comité vétérinaire de l’Agence européenne du médicament, Zoetis a obtenu un avis favorable pour la troisième gamme de comprimés antiparasitaires externes (APE) pour chiens à base d’une isoxazoline : Simparica° avec le sarolaner.
Ces comprimés sont indiqués contre trois types de parasites externes :
Le résumé de l’Agence européenne ne mentionne ni la rémanence ni la rapidité d’action. Il signale que ces comprimés appétents sont « généralement bien tolérés aux doses thérapeutiques, avec des effets indésirables (signes neurologiques transitoires) observés lors de surdosage ».
Simparica° sera présenté en comprimés appétents, probablement non sécables, en six dosages différents : 5, 10, 20, 40, 80 et 120 mg, sans précision à ce stade sur la gamme des poids traités et la posologie. Zoetis a annoncé cet été le lancement de cet APE en 2016.
Pour mémoire, trois gammes de comprimés antiparasitaires externes pour chiens ont été lancées dans les cinq dernières années.
Depuis 2011, les comprimés antipuces de spinosad (Comfortis°, Elanco) ont développé ce marché des APE par voie orale. Ses indications sont aujourd’hui étendues aux chats. Et, une association avec la milbémycine oxime (Trifexis°) est aussi commercialisée depuis 2013.
A base de deux isoxazolines, deux gammes de comprimés pour chiens, antipuces et antitiques, sont aussi commercialisées depuis l’an dernier. L’afoxolaner (Nexgard°) est développé par Merial. Une association avec la milbémycine oxime, Nexgard° Spectra, est aujourd’hui en cours de lancement.
Le fluralaner (Bravecto°) est l’isoxazoline de MSD. Une posologie plus élevée permet de prolonger l’activité contre les puces jusqu’à 12 semaines et jusqu’à 8 à 12 semaines contre les tiques.
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