21 février 2025
6 min
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Une affection du pancréas exocrine ou une dysendocrinie entraînant une résistance à l'insuline (hypersomatotropisme, Cushing) peut être à l'origine d'un diabète chez l'homme. Une étude allemande menée par des cliniciens vétérinaires de l'Université de Giessen en collaboration avec le laboratoire d'analyses Antech, renforce l'hypothèse qu'il en est de même chez le chat. Dépister ces affections lors du diagnostic d'un diabète sucré se révèle intéressant au vu de la proportion des cas concernés.
Sur une période d'un an environ (mai 2021 à juillet 2022), les résultats d'analyses des échantillons de sang de 144 cas de diabète félin soumis à Antech ont été passés en revue. L'analyse comprenait un bilan hématologique et biochimique sanguin et le dosage de paramètres comme les fructosamines, la thyroxine totale (T4 totale, en excluant les cas traités pour une hypo- ou hyper-thyroïdie), la DGRR (qui mesure l'activité de la lipase pancréatique), l'hormone de croissance (IGF-1 pour insulin-like growth factor 1), la cobalamine (en excluant les cas supplémentés), etc.
Des questionnaires étaient également complétés par le propriétaire du chat et le vétérinaire ayant posé le diagnostic de diabète, afin de récolter des données démographiques et relatives à la maladie (son traitement, son contrôle, ses complications…), ainsi que les éventuelles comorbidités connues (maladie cardiaque ou rénale par exemple).
La cohorte étudiée comprend des chats plutôt âgés (âge médian de 11 ans) et des mâles en majorité (66,4 %), ce qui est cohérent avec les facteurs de risque du diabète félin.
De même, environ la moitié des chats (50,4 %) étaient en surpoids (note d'état corporel de 6 à 9), mais 61,5 % avaient un historique de surpoids voire d'obésité. Chez 15 chats une corticothérapie récente (dans les 6 mois précédents) était documentée.
84 % des chats recevaient de l'insuline et 15 % pas encore (diabète nouvellement diagnostiqué). Un seul chat ne recevait pas d'insulinothérapie. Un traitement nutritionnel était associé chez 42,5 % des chats.
Le suivi et l'ajustement de la dose d'insuline reposait sur divers critères, en particulier les fructosamines, la glycosurie, des mesures ponctuelles de la glycémie ou des courbes de glycémie… Parmi les 131 cas où l'information était disponible, le diabète était rapporté comme bien équilibré pour 28 (21,4 %). En considérant les seuls chats traités depuis plus de 6 mois, la proportion monte à 28,8 %. Dans les autres cas, une hyperglycémie et/ou des signes cliniques comme une polyuro-polydipsie ou une perte de poids subsistaient. Mais il est possible que les cas mal contrôlés soient davantage suivis, faisant ainsi l'objet de nouveaux bilans sanguins, avec ainsi une possibilité de surreprésentation parmi les cas de cette étude.
Des complications du diabète étaient rapportées pour près de 4 chats sur 10 (56/144), le plus souvent des épisodes d'hypoglycémie (25 cas), une acidocétose diabétique (20 cas), une neuropathie diabétique (16 cas), une cataracte (3 cas).
Dans seulement 45 % des cas (65/144), aucune comorbidité n'était signalée par le vétérinaire traitant. Les principales comorbidités signalées sont les suivantes :
Aucun cas de Cushing n'était rapporté, ni d'acromégalie, ni de carence en vitamine B12 (hypocobalaminémie) bien que 4 chats soient supplémentés.
Les analyses de sang ont également révélé plusieurs anomalies notables (outre une augmentation fréquente des PAL, des ALAT, de la triglycéridémie, de la bilirubinémie, de l'azotémie).
Ainsi, l'intervalle de référence retenu pour la T4 totale est 12,2-46,4 nmol/l, et 43 chats présentaient une valeur anormalement diminuée (soit 32 % des 134 pour lesquels le dosage était disponible, voir tableau en illustration principale). Seuls 3 chats présentaient des valeurs augmentées, suggestives d'une hyperthyroïdie (en plus de l'un des chats traités pour cette maladie). La proportion globale des cas d'hyperthyroïdie atteint ainsi 5,8 %.
Une augmentation de l'hormone de croissance (IGF-1 pour insulin-like growth factor 1) au-delà du seuil de 746 ng/ml évoque un hypersomatotropisme (ou acromégalie). En excluant les cas de diabète non traités ou traités depuis moins d'un mois, un hypersomatotropisme est ainsi suspecté chez 17,5 % des chats de l'étude. Les femelles sont plus souvent concernées (de manière significative) et le risque est également significativement corrélé à la dose d'insuline administrée.
Une augmentation de la DGGR supérieure à 27 U/l est un signe de pancréatite, ce qui était le cas chez 54 % des chats ici. Une pancréatite favorise le développement d'un diabète, mais elle peut aussi être une conséquence du diabète.
Dans tous les cas, une pancréatite chronique altère l'absorption intestinale de cobalamine (vitamine B12) par défaut de fabrication du facteur intrinsèque (produit par le pancréas dans l'espèce féline). Une valeur anormalement basse de la cobalaminémie a été observée ici chez 48 % des chats. Et en retenant le seuil de 400 ng/l (295,2 pmol/l) pour identifier les cas nécessitant une supplémentation en cobalamine, leur proportion atteint 24,5 %. Ce défaut d'absorption peut toutefois découler aussi d'autres affections que le diabète (une entéropathie chronique notamment) : une hypocobalaminémie n'était pas liée à une augmentation de la DGGR ici.
Les auteurs retiennent toutefois de ces résultats qu'il apparaît utile de rechercher une hypocobalaminémie (indépendamment de sa cause) chez les chats atteints de diabète, la proportion des chats nécessitant une supplémentation étant élevée. De même, il est conseillé de rechercher une acromégalie, ainsi qu'une hyperthyroïdie (sa fréquence étant ici plus élevée que dans d'autres études).
Ces comorbidités peuvent aussi compliquer l'équilibrage du diabète. D'où l'intérêt de les diagnostiquer précocement afin de les traiter.
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