23 décembre 2024
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Une équipe de microbiologistes et chirurgiens de la faculté vétérinaire de Lisbonne vient de s'instaurer comme arbitre sur le ring de la propédeutique. A leur gauche, la chlorhexidine, à leur droite, la povidone iodée, deux ennemis héréditaires car incompatibles (inactivation partielle des deux antiseptiques par iodisation de la chlorhexidine et consommation d'une partie du iode disponible). Le théâtre des opérations est l'asepsie cutanée du site chirurgical en présence d'une bactérie fréquemment impliquée dans les infections du site opératoire : Staphylococcus pseudintermedius résistant à la méticilline (SPRM), et donc à l'ensemble des ß-lactamines.
Au total, 46 chiens admis au service de chirurgie de la faculté de Lisbonne ont été les figurants involontaires de cet essai. Tous étaient en bonne santé – hors l'indication chirurgicale. Ils ont été distribués en deux groupes ayant les mêmes âges, sexe ratio, poids moyens et motifs chirurgicaux. Tous ont reçu un traitement antibiotique « prophylactique ». La préparation du site chirurgical (après la tonte) a été réalisée :
Un écouvillon cutané a été réalisé avant, et un autre une minute après l'asepsie, sur une zone de 10x10 cm exposée (non couverte par les champs). Les écouvillons ont ensuite été mis en culture pour dénombrement de la charge bactérienne d'une part, et pour isolement des SPRM d'autre part.
Sans réelle surprise, les deux biocides ont une efficacité équivalente sur la réduction de la charge bactérienne cutanée :
La différence entre les deux produits n'est pas significative (p>0,05). Il n'y a pas non plus de différence entre les prélèvements post-asepsie pour lesquels il reste une pousse sur la gélose (26 et 30 %, respectivement).
Bien que tous les écouvillons aient été placés sur un milieu de culture favorable aux staphylocoques dorés résistants à la méticilline, aucun SPRM n'a été identifié avant l'aseptie. Toutefois, 39 % de ces échantillons étaient positifs sur ce milieu de culture sélectif (dont un S. aureus et un S. intermedius – d'origine humaine). Il s'agissait « d'espèces de staphylocoques autres que S. pseudintermedius » et d'autres espèces (dont des Entétrobactéries). Or aucune de ces espèces n'a poussé lors de la culture du prélèvement post-asepsie (sur milieu SARM). Le nombre de prélèvements initiaux présentant une résistance à la méticilline est trop limité pour permettre une analyse statistique,
Chaque chien a fait l'objet d'un examen pour recherche d'infection du site opératoire à 24 h et un mois de l'intervention, et les auteurs en notent l'absence. Au gong final, ils concluent que « l'efficacité des deux solutions antiseptiques est similaire », même s'ils ne répondent pas à leur question initiale sur les SPRM. Dans la discussion, ils signalent que des essais comparables en médecine humaine montrent une efficacité supérieure de la solution alcoolique de chlorhexidine, mais avec des charges bactériennes de départ nettement inférieures à celles observées ici. Ils proposent qu'il y ait « un seuil de contamination au-delà duquel la charge bactérienne est telle que l'ajout d'alcool à la chlorhexidine n'apporte pas d'efficacité supplémentaire », et que la peau des chiens, naturellement fortement contaminée, est au-delà de ce seuil.
Enfin, pour 9 % des échantillons, « il n'y a pas eu de réduction significative de la charge bactérienne », ce que les auteurs interprètent comme la présence « probable » de germes cutanés résistants aux biocides. « Ces isolats ont été congelés et seront caractérisés ultérieurement ».
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