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12 décembre 2024
Un test d'auto-évaluation du niveau de compassion envers les animaux, en libre accès
La compassion est généralement conceptualisée comme impliquant une réponse active à la souffrance ou à l'état émotionnel d'autrui. Elle va donc plus loin que l'empathie, qui implique une compréhension cognitive et affective, ou le partage des sentiments d'autrui sans nécessairement susciter une action ou une réponse. La partie cognitive consiste à comprendre les émotions d'autrui en se mettant à sa place. La partie affective implique de ressentir et de partager les émotions d'une autre personne. Ces deux aspects de l'empathie sont étroitement liés et fonctionnent souvent ensemble, certains chercheurs soutenant d'ailleurs qu'il est difficile de séparer les parties cognitives et affectives de l'empathie. Il est à présent admis que les compétences affectives, cognitives, comportementales et interpersonnelles qui composent la compassion peuvent être travaillées, et les capacités de compassion améliorées, y compris dans un cadre professionnel.
Récemment, de nouvelles mesures de la compassion ont été développées et validées, parmi lesquelles les échelles de compassion Sussex-Oxford, qui évaluent la compassion envers soi-même et envers les autres humains. Chacune d'entre elles utilise un questionnaire de 20 questions et un modèle à cinq facteurs : (1) reconnaître la souffrance, (2) comprendre l'universalité de la souffrance, (3) ressentir de la compassion pour la personne qui souffre, (4) tolérer les sentiments inconfortables et (5) être motivé à soulager la souffrance.
En se fondant sur ces tests d'empathie et de compassion, des chercheurs des université McGill (Montréal, Canada) et San Sebastian (Valdivia, Chili) ont abouti à un test regroupant 28 affirmations, formulées de manière positive (par exemple : « Je réalise des actions concrètes pour soutenir le bien-être des animaux ») ou négative (par exemple : « J'ai tendance à ignorer la détresse des animaux »). Cependant, ce test ne précise pas à quels animaux se reporter : animaux domestiques, d'élevage, sauvages ? Libre au répondant de faire son choix… C'est source de biais potentiel. Toutefois, dans le cas de la profession vétérinaire, il peut être intéressant de le faire par rapport à des espèces différentes de sa patientèle, pour limiter ce biais, même si ce n'est pas un aspect évoqué dans la discussion de leur article. Les résultats sont ensuite regroupés dans trois blocs : « penser et ressentir avec compassion », « agir ou avoir l'intention d'agir avec compassion », et « se connecter à la souffrance des animaux ». Il suffit de faire la moyenne des 3 catégories pour obtenir le score final.
Le questionnaire a permis de déterminer 4 types de profils : compassion faible (score bas dans les 3 catégories), compassion passive (score faible au bloc “agir”), compassion déconnectée (score faible au bloc “se connecter à la souffrance”), ou compassion élevée (scores élevés dans toutes les catégories). Un objectif supplémentaire était d'étudier le rôle du sexe et de l'âge dans la compassion envers les animaux. Parmi les personnes sur lesquelles le questionnaire a été validé (1266 participants adultes canadiens tirés au sort, 78,3 % de femmes, 15,6 % d'hommes et 6,1 % ont déclaré un autre sexe ou ont préféré ne pas répondre), les femmes avaient de meilleurs résultats à la fois en matière de sentiments de compassion et d'action ou d'intention d'agir avec compassion envers les animaux, ainsi qu'au score total. Étonnamment, la sous-catégorie “lien avec la souffrance des animaux” n'a pas montré de différence significative entre les deux sexes, malgré le score moyen et médian plus élevé pour les femmes par rapport aux hommes. Dans cette étude, le terme “animaux” n'a pas été spécifié au départ, mais lorsque les animaux cibles sont des chiots, les deux sexes présentent des niveaux d'empathie similaires. En termes d'âge, les résultats suggèrent que la compassion pour les animaux était plus élevée chez les personnes plus âgées, ce qui fait écho à certains des résultats de la littérature, et en particulier le syndrome Noë.
Les chercheurs se sont également demandé si certains facteurs pouvaient prédire les résultats du questionnaire. Après analyse statistique, les meilleurs prédicteurs pour tous les scores des différentes catégories de compassion envers les animaux et le score total étaient l'empathie pour les animaux et le lien avec la nature. D'autres facteurs ont montré des niveaux d'importance variables, tout en restant largement inférieur à ces deux facteurs : l'empathie pour les autres humains, la satisfaction de la vie, la régulation des émotions et le bien-être psychologique. En effet, certains symptômes psychologiques, à savoir l'anxiété, le stress, la dépression et les émotions négatives, sont apparus comme des prédicteurs potentiellement pertinents de la compassion pour les animaux, notamment pour le bloc “connexion à la souffrance des animaux”.
Les résultats suggèrent que le score du bloc “penser/sentir avec compassion” était un prédicteur central de la relation à la nature, suivi par le bloc “agir ou avoir l'intention d'agir avec compassion”, puis par le bloc “se connecter avec la souffrance des animaux”. Cela indiquerait que ressentir de la compassion envers les animaux pourrait être la première étape dans le développement d'une relation avec la nature. La relation à la nature semble augmenter par des actions ou des intentions ultérieures d'agir avec compassion envers les animaux, aboutissant à une connexion avec la souffrance des animaux, qui est associée aux niveaux les plus élevés de relation à la nature. Ces résultats sont significatifs car ils suggèrent une piste pour améliorer la relation à la nature en développant des compétences liées à la compassion pour les animaux. Cependant, les auteurs indiquent que des recherches complémentaires devraient être envisagées afin de valider ces premières conclusions.
Ces résultats suggèrent que les compétences impliquées dans l'empathie et la compassion pour les autres êtres humains pourraient être partiellement impliquées dans le développement de l'empathie et la compassion et de la relation aux animaux et à leur habitat (c'est-à-dire la nature).
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