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4 septembre 2024
Intérêt d'un biomarqueur urinaire, la NGAL, pour identifier précocement les lésions rénales des chiens leishmaniens
La maladie rénale fait partie des nombreuses comorbidités observées dans les cas de leishmaniose canine. Cette affection aboutit fréquemment au décès de ces patients. Partant du constat que les biomarqueurs traditionnels comme l'urée et la créatinine ne révèlent l'atteinte rénale qu'aux stades avancés de la maladie, les auteurs d'un article publié récemment en ligne dans Veterinary Parasitology évaluent l'intérêt d'un paramètre susceptible de fournir un diagnostic plus précoce : la lipocaline associée à la gélatinase des neutrophiles (neutrophil gelatinase-associated lipocalin) ou NGAL.
La mesure des concentrations urinaire et plasmatique de cette protéine appartenant à la famille des lipocalines est déjà utilisée chez l'homme pour diagnostiquer des atteintes rénales aiguës ou chroniques. En laboratoire, la NGAL a également été reconnue comme un marqueur précoce et fiable des atteintes rénales sur d'autres modèles animaux. Son intérêt en médecine vétérinaire est en cours d'évaluation dans plusieurs autres maladies.
L'étude a été réalisée à l'hôpital vétérinaire de l'Université d'Estrémadure (Espagne) entre février 2022 et juin 2023. Soixante-huit chiens ont été sélectionnés par les chercheurs : 15 sains constituant un groupe témoin et 53 atteints de leishmaniose. Pour être inclus dans le second groupe, les animaux infectés devaient être âgés de plus d'un an, ne présenter aucune pathologie associée (absence d'infection urinaire en particulier) et ne pas avoir reçu de traitement anti-leishmanien. Le diagnostic de leishmaniose reposait sur la présence de signes cliniques associés à un titrage sérologique. Dans 28 cas, le parasite a par ailleurs été mis en évidence par visualisation directe dans un nœud lymphatique, aspiration de la moelle osseuse ou encore par PCR. L'ensemble des animaux a été évalué cliniquement. Des examens complémentaires ont également été réalisés :
En cas d'insuffisance rénale, les animaux ont été classés selon les critères de l'IRIS (International Renal Interest Society).
L'âge moyen des animaux est de 5,6 ans (2,5 à 8,2 ans) dans le groupe témoin et 6,8 ans (1,8 et 11,2 ans) dans le groupe leishmanien. Parmi les animaux infectés par Leishmania, 34 ont été classés au stade IRIS 1 (64,15 %), 9 au stade IRIS 2 (16,98 %), ainsi que 4 au stade IRIS 3 et 6 au stade IRIS 4. Les chiens au stade IRIS 1 ont ensuite été répartis en fonction de la présence ou de l'absence d'une protéinurie : ils étaient 13 sans protéinurie (UPC < 0,2), 8 au stade IRIS 1 intermédiaire (UPC comprise entre 0,2 et 0,5) et 13 avec protéinurie avérée (UPC > 0,5).
Comme dans la plupart des études précédentes, les chiens atteints de leishmaniose ont tendance à développer une anémie normocytaire et normochrome, accompagnée d'une lymphocytopénie. Les auteurs observent également une hypoalbuminémie et une hyperglobulinémie. La concentration plasmatique en urée, créatinine et phosphore n'est significativement augmentée qu'à partir du stade IRIS 2. En revanche, la concentration plasmatique moyenne de la SDMA et celle de la cystatine C, deux marqueurs précoces d'insuffisance rénale, sont significativement augmentées par rapport au groupe témoin dès le stade IRIS 1, et ce, même en l'absence de protéinurie. La concentration sérique en NGAL augmente elle aussi, mais plus modérément.
Les rapports cystatine C-créatinine et NGAL-créatinine urinaires sont significativement augmentés à tous les stades IRIS chez les chiens leishmaniens, avec toutefois d'importantes variations individuelles. Aux stades précoces d'insuffisance rénale en particulier, la valeur médiane du rapport cystatine C-créatinine urinaires est de 588,20 µg/g (129,03 – 3 000,00 µg/g) au stade IRIS 1 sans protéinurie, 466,20 µg/g (377,00 à 2148,00 µg/g) au stade IRIS 1 intermédiaire et 4 600 µg/g (127,00 à 28 000,00 µg/g) au stade IRIS 1 avec protéinurie. À titre de comparaison, elle atteint seulement 83,33 µg/g (20,8 à 826,09 µg/g) dans le groupe témoin. De même, la valeur médiane du rapport NGAL-créatinine urinaires est de 2,19 ng/mg (0,57 à 7,68 ng/mg) au stade IRIS 1 sans protéinurie, 6,18 ng/mg (1,67 à 22,98 ng/mg) au stade IRIS 1 intermédiaire et 93,89 ng/mg (3,64 à 2187,65 ng/mg) au stade IRIS 1 avec protéinurie, contre 0,80 ng/mg seulement (0,41 à 2,85 ng/mg) dans le groupe témoin. En s'appuyant sur l'ensemble des paramètres mesurés, les auteurs retiennent la valeur seuil de 1,41 ng/mg pour le rapport NGAL-créatinine urinaires. Chez tous les chiens aux stades IRIS 1 intermédiaire et IRIS 1 avec protéinurie, le rapport NGAL-créatinine urinaires dépasse en effet ce seuil. Il en va de même chez 85 % des animaux au stade IRIS 1 sans protéinurie. Dans tous les cas, cette hausse, signe d'augmentation de la filtration glomérulaire, est statistiquement supérieure à celle du groupe témoin.
Une augmentation du rapport NGAL-créatinine urinaires est donc détectée chez les animaux atteints de leishmaniose dès le stade IRIS 1, y compris dans 85 % des cas en l'absence de protéinurie. La hausse statistiquement significative des concentrations plasmatiques en SDMA et en cystatine C observées en parallèle de l'absence d'élévation de la créatininémie confirment l'hypothèse d'une augmentation très précoce de la perméabilité glomérulaire lors de leishmaniose. Une corrélation positive est mise en évidence entre concentrations plasmatiques de SDMA et de cystatine C d'une part, et rapport NGAL-créatinine urinaires d'autre part, en cas de protéinurie (r = 0,772 et r = 0,597 respectivement ; p < 0,001), ainsi qu'entre concentration de SDMA et rapport NGAL-créatinine urinaires en l'absence de protéinurie (r = 0,527; p < 0,01). Les chercheurs concluent que le rapport NGAL-créatinine urinaires est un indicateur fiable d'atteinte rénale chez les chiens atteints de leishmaniose, y compris en l'absence de protéinurie, avec une sensibilité et une spécificité qu'ils estiment respectivement à 90,6 % et à 73,3 %. D'après eux, l'utilisation de ce biomarqueur urinaire devrait se développer en médecine vétérinaire comme chez l'humain, y compris pour diagnostiquer d'autres affections rénales.
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