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9 janvier 2025
Par le flanc ou par la ligne blanche : l'ovariectomie de chatte est aussi douloureuse
Au-delà de la préférence personnelle du chirurgien, le choix de la technique de stérilisation d'une chatte, par le flanc ou par la ligne blanche, pourrait reposer sur la douleur induite, dans le but évident de la réduire. Mais non, selon les résultats d'une étude comparative, cette douleur est équivalente.
L'étude qui aboutit à ce constat a été menée à la Faculté vétérinaire de Lisbonne au Portugal. Les chercheurs souhaitaient évaluer plusieurs critères pouvant amener à préférer l'une ou l'autre technique, notamment dans le cadre des programmes de stérilisation des chats « libres », dans lesquels le suivi postopératoire est généralement inexistant. Ils publient leurs résultats en libre accès dans le JFMS.
Chaque technique possède ses avantages et inconvénients, documentés par ailleurs : moins de saignements et moindre coût pour l'abord latéral par exemple, meilleure visualisation de la cavité abdominale pour l'approche médiane, etc. Ici, les chercheurs se sont particulièrement attachés à l'aspect douloureux de l'intervention, en peropératoire, afin d'améliorer le confort de l'animal, y compris s'il s'agit d'interventions « à la chaîne ». Les éventuelles lésions nerveuses et les traumatismes chirurgicaux en cours d'opération peuvent aussi entraîner des douleurs chroniques postopératoires, une complication décrite en médecine humaine suite à des chirurgies de routine.
Les chercheurs avaient émis l'hypothèse que la nociception serait supérieure lors d'abord par le flanc.
L'étude a donc porté sur des chats libres ou errants, trappés, stérilisés puis relâchés dans le cadre d'un programme de contrôle de leur population : ils étaient opérés le lendemain de leur capture et remis en liberté le surlendemain. Cette procédure exclut donc le suivi de la cicatrisation de la plaie chirurgicale et l'évaluation de la douleur postopératoire.
Les 38 chattes incluses, adultes, étaient en relative bonne santé (risque ASA I, sans anomalie à l'examen clinique ni au bilan sanguin effectué). Les chattes gestantes ont été exclues.
Le protocole d'anesthésie et d'analgésie était standardisé :
Une fluidothérapie était mise en place dès la prémédication et durant toute la chirurgie ; les yeux étaient lubrifiés et les chattes placées sous couverture chauffante… Bref, l'intervention se déroulait dans les règles de l'art, pour favoriser le confort des animaux. Un monitoring complet était également assuré (fonction cardiorespiratoire, profondeur de l'anesthésie, etc.).
Les chattes ont été stérilisées par ovariectomie, suivant un abord par la ligne blanche ou par le flanc gauche (19 chattes dans chaque groupe, de poids moyen et de score d'état corporel équivalents), par deux chirurgiens expérimentés.
La nociception peropératoire a été évaluée par l'évolution de la fréquence respiratoire, de la fréquence cardiaque, de la pression artérielle (systolique et moyenne), et l'éventuel recours à une analgésie de secours (motivée par l'augmentation de ces paramètres ; bolus IV de fentanyl à 2 µg/kg).
Les résultats ne montrent pas de différence significative, contrairement à l'hypothèse initiale des auteurs, les variables hémodynamiques demeurant relativement stables tout au long de l'intervention. Lors d'abord par le flanc, l'extériorisation et l'exérèse de l'ovaire controlatéral entraîne toutefois une augmentation de la fréquence cardiaque et de la pression artérielle, probablement en lien avec les tensions exercées sur le pédicule ovarien. Le nombre d'analgésies de secours (18 pour le groupe opéré par la ligne blanche et 13 pour celui opéré par le flanc) n'est pas significativement différent.
Pour les auteurs, les deux techniques d'ovariectomie sont donc adaptées, en particulier dans le cadre de programmes de stérilisation. D'autres paramètres (notamment l'embonpoint du chat) peuvent entrer en ligne de compte : l'abord par le flanc est plus facile chez une chatte mince, et il est contre-indiqué lors d'obésité.
La durée de la chirurgie et la taille de la plaie opératoire ont également été notées, montrant des différences significatives :
L'abord par le flanc est ainsi plus rapide et surtout associé à une plaie chirurgicale de plus petite taille, ce qui limite les risques de complications (déhiscence de la plaie, éviscération, notamment), comme démontré par d'autres travaux.
Ce sont ces paramètres qui permettent de conseiller cet abord, lorsque le suivi postopératoire de l'animal est difficile ou impossible, compromettant en particulier un traitement analgésique au besoin. Le contrôle « de loin » de la plaie est également possible lors d'abord latéral, ce qui peut aussi faire préférer cette technique.
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