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20 novembre 2024
La fluidothérapie n'est pas une solution toute faite : la AAHA publie ses recommandations
La fluidothérapie est un pilier de la pratique vétérinaire, qu'il s'agisse des liquides sous-cutanés pour le chat atteint d'insuffisance rénale, de soutenir le chiot déshydraté du fait de l'infection par le parvovirus, de traiter le chien addisonnien en crise ou d'administrer des solutés pendant l'anesthésie. Déterminer quel type de soluté, quelle quantité administrer et pendant quelle durée, c'est comme naviguer dans des eaux troubles, relèvent les auteurs de la mise à jour des lignes directrices sur la fluidothérapie des chiens et des chats.
Les recommandations de fluidothérapie (Fluid Therapy Guidelines), récemment publiées par l'American Animal Hospital Association, visent à aider le praticien face à ces questions. Les recommandations (publiées en anglais), téléchargeables gratuitement, fournissent non seulement un « rappel détaillé sur les principes de base de la fluidothérapie », mais elles « guident également le praticien à travers divers scénarios fréquents, allant de l'anesthésie à la réanimation, en passant par le traitement d'animaux malades ». Il existe de nombreuses options de fluidothérapie, et les recommandations de l'AAHA sont destinées à aider le vétérinaire à choisir la meilleure pour chaque cas. Mais décider d'une approche thérapeutique n'est que la première étape. Une surveillance continue est nécessaire pour éviter les complications et garantir les résultats thérapeutiques souhaités. Les directives rappellent que des techniciens vétérinaires qualifiés (ASV américains, souvent de niveau universitaire) sont « la clé d'un suivi efficace des patients et du succès des plans de fluidothérapie ».
Les directives détaillées de 33 pages sont divisées en neuf sections, en commençant par les principes généraux de la fluidothérapie. « Les fluides sont des médicaments et doivent être prescrits en fonction des objectifs thérapeutiques » est le premier point à retenir de cette section, qui rappelle également que « chaque compartiment de fluide corporel – intracellulaire, extracellulaire et intravasculaire – peut nécessiter une prescription de fluide différente, en fonction des besoins du patient ». Les trois compartiments sont représentés par des schémas pour les différentes situations. Les auteurs avertissent également que « l'attribution arbitraire d'un débit ou d'une dose de liquide peut contribuer à augmenter la morbidité et à la mortalité ». L'approche liquidienne n'est pas « universelle », préviennent-ils, citant des exemples d'animaux déshydratés, urémiques ou ayant de lésions rénales aiguës ou différentes intoxications, par exemple par des AINS.
La section 3, “fluides de remplacement et d'entretien”, rappelle que les besoins en fluides doivent reposer sur trois phases principales de la fluidothérapie : la réanimation, la réhydratation et l'entretien. Les solutés de remplacement, également appelés cristalloïdes isotoniques, sont utilisés pour traiter l'hypovolémie et la déshydratation, tandis que les solutés d'entretien ou les cristalloïdes hypotoniques répondent aux besoins quotidiens en liquides en cas d'apport hydrique insuffisant. « La plupart des animaux en bonne santé subissant une chirurgie programmée n'ont pas besoin de liquides pendant la période postopératoire », rappellent les auteurs en section 4. Au lieu de cela, il est recommandé de favoriser alimentation et prise de boisson spontanées, rapidement, en postopératoire. Les animaux qui n'ont pas mangé avant l'anesthésie peuvent avoir besoin d'une fluidothérapie post-opératoire jusqu'à ce qu'ils puissent ingérer volontairement suffisamment de liquides pour répondre aux besoins. Quand une prise volontaire d'aliments après la chirurgie est peu probable, comme pour les chats gériatriques, les solutés par voie sous-cutanée peuvent être envisagés, y compris à domicile.
Tout ne doit pas être administré par cathéter IV, rappellent les auteurs dans la section “fluidothérapie des animaux malades”. « N'oubliez pas les voies entérales d'administration de liquide, y compris naso-gastrique, naso-œsophagienne ou œsophagienne. Si l'animal le tolère, l'eau peut être mélangée à de la nourriture ou administrée séparément ». Des recommandations spécifiques sont énumérées pour les animaux avec anémie, azotémie, une maladie cardiovasculaire, de troubles cardiorénaux, une lésion cérébrale traumatique, divers troubles électrolytiques, choc, hypo/hyperthermie ou hypoglycémie. Les directives contiennent également une section dédiée à « la surcharge liquidienne », qui commence par l'avertissement “d'abord, ne pas nuire”. « La surcharge hydrique est une complication potentiellement mortelle, pour laquelle il n'existe aucun traitement universellement efficace ». La section décrit ensuite des exemples de scénarios fréquents de surcharge liquidienne (liquides IV en continu chez les chats atteints de maladie rénale, liquides IV pendant de longues procédures chirurgicales et administration sous-cutanée à des chats atteints d'une maladie cardiaque occulte ou fulminante). Des tableaux décrivent les signes cliniques, radiographiques et échographiques d'une surcharge liquidienne. Les auteurs réfutent ensuite certaines idées fausses, telles que : « les solutés par voie IV augmentent le débit de filtration glomérulaire chez les animaux normalement hydratés » et « en cas d'hypotension, il faut continuer à donner des bolus de liquide jusqu'à ce que sa pression artérielle s'améliore ».
La section 7 traite des controverses, telles que « les colloïdes synthétiques sont-ils sûrs ? », « les solutés IV sont-ils indiqués pendant une réanimation cardio-pulmonaire ? »… La section 8 se concentre sur l'importance de la surveillance, y compris les méthodes de surveillance du débit de liquide, les checklistes pour les placements de cathéters IV et l'importance du monitoring (« essentiel pour prévenir la surcharge »). Les directives contiennent de nombreux tableaux, d'arbres décisionnels et de références et, pour le praticien surbooké, une fiche d'information d'une seule page (Guidelines at a Glance) a été créée avec la règle mnémotechnique 3-2-1.
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