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28 mars 2025
RPCU et densité urinaire « normaux » : des seuils de variation indicatifs d'un changement significatif
Les variations physiologiques des paramètres urinaires aboutissent à une variation des indicateurs d'une protéinurie comme le RPCU (rapport protéines sur créatinine urinaires) et de la fonction rénale comme la densité urinaire. Ces indicateurs sont particulièrement précieux dans le suivi des maladies rénales chroniques, notamment pour détecter une aggravation ou évaluer l'efficacité du traitement.
Selon les résultats d'une étude sur des chiens en bonne santé, les variations observées dans le temps sont bien à considérer. Car le plus difficile est de détecter un changement d'importance clinique lorsque les résultats sont à la limite de l'intervalle de normalité.
La valeur de la densité urinaire varie selon le moment du prélèvement (matin, soir), le niveau d'activité, etc. Pour leur étude, les chercheurs (de l'école vétérinaire de l'Université de l'Oregon aux États-Unis) ont donc prélevé les urines à heure quasiment fixe (première miction du matin), chez 11 chiens adultes en bon état de santé et ne recevant pas de traitement particulier. Ils ont réitéré les prélèvements (effectués par le propriétaire à domicile) et les analyses chaque semaine, pendant 6 semaines ; le prélèvement avait lieu le même jour de la semaine. Le prélèvement était amené immédiatement au laboratoire, à défaut dans les 4 heures (alors placé au réfrigérateur avant transport).
Pour leur inclusion dans l'étude, les chiens avaient subi un bilan sanguin et urinaire complet, ne révélant pas d'anomalie. Le groupe est composé de 5 chiennes et 6 chiens mâles, tous stérilisés, âgés entre 1 et 7 ans, essentiellement des croisés.
Des variations des résultats peuvent aussi s'observer du fait de la technique d'analyse (par manque de précision de l'analyseur). Dans leur travail, les chercheurs se sont donc appuyés sur le RCV (reference change value), qui indique la différence (en %) entre deux mesures chez un même individu à partir de laquelle le changement observé est cliniquement pertinent (et non attribuable à la seule variabilité biologique ou analytique), et sur l'index d'individualité (IoI), calculé à partir des coefficients de variation intra-individuelle et inter-individuelle du biomarqueur, et de la variabilité analytique (calculée ici d'après les résultats de mesure de 20 échantillons dupliqués, sélectionnés au hasard parmi l'ensemble des échantillons).
Les concentrations urinaires en protéines et créatinine étaient établies par méthode colorimétrique ; la densité urinaire était mesurée au réfractomètre.
Aucun des chiens n'était protéinurique au moment de son inclusion (RPCU < 0,2), et ils le sont tous restés sur la durée d'étude.
À l'exception d'un animal, tous présentaient aussi initialement une densité urinaire normale (< 1,030 ; 1,027 pour l'un des cas). Chez 3 chiens, quelques résultats de mesure ont indiqué une densité urinaire réduite, mais tous les autres étaient dans l'intervalle de normalité. Les auteurs en concluent qu'il est nécessaire de répéter la mesure lorsque la densité urinaire apparaît légèrement trop basse.
Les calculs de variabilité aboutissent aux résultats suivants.
La variabilité est donc « intermédiaire » pour ces paramètres.
En pratique, à partir de quand le changement est-il cliniquement pertinent ? Selon ces résultats, l'augmentation dans le temps de la valeur du RPCU d'au moins 31 % chez un chien apparemment sain – passant par exemple de 0,18 à > 0,24 – indique une véritable évolution (probable à 95 %), indépendante des variations biologiques et analytiques. Elle pourrait signifier une maladie rénale chronique (MRC) débutante.
Inversement, une diminution de 31 % du RPCU chez un chien insuffisant rénal pourrait indiquer une bonne réponse au traitement mis en place. Mais ce seuil demanderait à être établi chez des chiens atteints de MRC stabilisée, et non sains comme ici. Car la variabilité biologique peut être plus importante chez le chien malade, et différente selon la maladie.
De même, une diminution de la valeur de la densité urinaire de 3 % (ou plus) – passant par exemple de 1,050 à < 1,019 – signe un changement d'intérêt clinique. Ici encore, il peut être un signe précoce de MRC. D'autres causes potentielles demeurent toutefois à explorer, par exemple une hypertension, ou simplement un changement d'alimentation ou un exercice physique intense avant le prélèvement.
Dans tous les cas, répéter les mesures est recommandé, y compris chez l'animal en bonne santé afin de disposer de valeurs de référence individuelles. Et une même technique de prélèvement, de conservation et de traitement de l'échantillon, puis d'analyse, sont indispensables pour que les comparaisons restent possibles.
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