2 décembre 2025
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La Belgique compte une population d'environ 2,5 millions de chats et 2 millions de chiens. Avec plus de 30 % des familles possédant au moins un animal, comprendre l'ampleur des troubles physiques et comportementaux des animaux a donc été jugé « essentiel » pour orienter la pratique vétérinaire. Une équipe de l'Université de Gand comprenant comportementalistes, éthologues et un psychiatre vient de publier les résultats d'une grande enquête nationale qui visait à évaluer la prévalence des problèmes de santé physique et/ou comportementale des animaux de compagnie dans les ménages belges, et à estimer leur impact sur la charge ressentie par les propriétaires. L'étude avait également pour objectif de présenter des recommandations sur la manière d'aborder efficacement les troubles du comportement par le praticien généraliste.
Les chercheurs ont élaboré un questionnaire en ligne de 28 questions, proposé en versions française et néerlandaise, puis diffusé sur les réseaux sociaux du 14 juin au 15 août 2024. Les questions portaient d'une part, sur la santé physique et comportementale, les modes de traitement et l'effort de soins perçu par les propriétaires et d'autre part, sur les habitudes de vie au quotidien (alimentation, activités, dépenses, usages numériques). Chaque participant devait également attribuer un score d'effort de 0 à 10 pour qualifier la charge ressentie. Sur les 2 809 questionnaires collectés, 2 769 ont été jugés valides : 976 réponses concernaient des chiens et 1 793 concernaient des chats.
L'analyse montre que 41,4 % des foyers avec chien déclaraient au moins un problème physique ou comportemental (voir l'illustration principale). Parmi eux, 29,4 % rapportaient un problème physique, 19,2 % un problème comportemental, et 7,2 % signalaient la présence simultanée des deux. Du côté des chats, 31,9 % des foyers signalaient un problème. Parmi ces propriétaires, 23,5 % rapportaient un problème physique, 13,9 % un problème comportemental, et 5,6 % les deux. Les troubles physiques les plus rapportés concernaient chez le chien les problèmes de mobilité (30,3 %), et chez le chat les troubles gastro-intestinaux (26,1 %).
Lorsque des troubles comportementaux étaient déclarés, les stratégies adoptées variaient selon l'espèce. Chez les chiens, les propriétaires concernés (n = 187) déclaraient dans 70,1 % des cas utiliser des techniques de modification comportementale ou de gestion environnementale, tandis que 15,0 % avaient recours à des compléments alimentaires et 9,1 % à une médication au long cours. Chez les chats (n = 250 propriétaires concernés), 46,0 % déclaraient mettre en place des modifications comportementales ou environnementales, tandis que 20,0 % utilisaient des compléments. Les traitements alternatifs, notamment les phéromones ou les odeurs spécifiques, étaient cités par 25,2 % des propriétaires.
Lorsqu'un trouble comportemental apparaît, la première personne sollicitée reste très clairement le vétérinaire généraliste. Ainsi, 83,1 % des propriétaires de chiens et 89,2 % des propriétaires de chats déclaraient qu'ils le consulteraient en priorité pour obtenir un avis ou une orientation. Ce résultat rappelle l'importance du rôle du praticien dans le dépistage, l'accompagnement et la gestion des comportements problématiques.
Les participants ont également décrit l'effort ressenti dans la gestion quotidienne de leur animal (voir le graphique ci-dessous). Chez les propriétaires de chiens (n=976), un tiers (33,3 %) affirmaient ne ressentir aucun effort (score 0), tandis que près d'un quart (24,2 %) indiquaient un effort léger (score entre 1 et 3), le dernier tiers (29,4 %) ressentant un effort modéré (score 4 à 6). Les scores élevés, entre 7 et 9, concernaient 10,0 % des répondants, et 3,1 % attribuaient le score maximal de 10. Le score médian était de 2 lorsque seuls des problèmes physiques étaient signalés ou lorsqu'aucun problème n'était présent. En revanche, lorsque le foyer comptait au moins un chien présentant un trouble comportemental, le score médian double (il atteint alors 5).
Boîtes à moustaches illustrant la distribution des scores d'effort perçu des propriétaires belges de chiens (A) et de chats (B), selon la présence ou non de troubles physiques, comportementaux, ou des deux (d'après Salden et coll., 2025).
Chez les propriétaires de chats (n=1 793), la répartition était similaire : 35,8 % ne percevaient aucun effort, 29,2 % déclaraient un effort léger, 24,2 % un effort modéré, 7,8 % un effort élevé, et 3,1 % un effort maximal. Ici encore, le score médian était de 2 en cas de problème unique (physique ou comportemental), mais lorsque des troubles physiques et comportementaux coexistent, le score grimpe à 5, avec un écart interquartile compris entre 1,75 et 7. Ces données montrent que les troubles comportementaux augmentent fortement la charge ressentie, plus encore que les seuls problèmes physiques. Les auteurs expliquent l'écart avec le chien par la différence du type de troubles : malpropreté plutôt qu'agression ou anxiété de séparation – et peut-être, pour le propriétaire, la difficulté de classer la malpropreté : problème urinaire (« physique ») ou cystite induit par le stress (« comportement ») ?
À la lumière de ces résultats, les auteurs, avec le soutien de l'unité de comportement clinique et du groupe de recherche en éthologie et en bien-être animal de cette faculté, a élaboré sept recommandations, figurant à la fin de leur publication. Ce sont « sept points essentiels pour aborder les troubles du comportement en pratique vétérinaire non spécialisée ».
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